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Conscience et discernement

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(photo : Josée Richard)

À la fin du 19e siècle, le romancier Gottfried Keller raconte un fait qui, semble-t-il, le concernait personnellement. Il avait alors huit ou neuf ans et sa mère, une protestante sincère, lui avait appris à réciter sa prière avant de se mettre à table. Un jour, il se met à table sans prier. Sa mère le lui rappelle doucement. Mais il feint de ne pas l’entendre. Devant son refus persistant, elle lui dit : « Tu ne veux pas faire ta prière? — Non. — Eh bien, va te coucher sans souper ! » Au bout d’un certain temps, elle finit par lui apporter son souper au lit. Trop tard ! À partir de ce jour, l’enfant cessa de prier.

Ce fait est révélateur d’un sentiment ancré profondément en chaque personne : celui de l’inviolabilité de sa conscience. Aucune contrainte étrangère ne doit violer ce sanctuaire où un être humain se retrouve seul avec lui-même, maître de ses choix. Ce n’est qu’en dedans qu’il va forger ses convictions. Comment ne pas y voir une puissante affirmation de la dignité humaine !

Conscience et valeurs

La conscience est responsable du jugement pratique par lequel nous déterminons ce qui est bon ou mauvais, ce que nous choisissons de faire ou non.

Thomas d’Aquin estime que, même si l’être humain est fragile et blessé, sa conscience lui permet généralement de discerner le bien du mal. Il est capable d’entendre l’appel à faire le bien et à éviter le mal. Car c’est ce qui correspond à son être profond et à ses valeurs. Ainsi, sauf exception, nous préférons la droiture, l’honnêteté, la solidarité, la compassion, le respect, la tendresse, la paix, etc. Par l’éducation, l’enfant prend conscience de ces valeurs et constate qu’elles correspondent à ce qu’il y a de meilleur en lui. C’est grâce à elles qu’il grandit en humanité.

Voyons-y une des principales raisons de garder confiance en l’avenir de notre humanité.

Éthique et discernement

Cependant, Thomas d’Aquin rappelle qu’en morale (ou en éthique), « les principes généraux servent peu, car la morale est toujours du particulier ». Les valeurs elles-mêmes ne se présentent pas dans l’abstrait. Par exemple, tant les partisans que les adversaires de l’euthanasie font appel à la valeur de la dignité humaine. De plus, il existe souvent des conflits de valeurs. Dans le même cas de l’euthanasie, un choix s’impose entre son autonomie personnelle et la solidarité avec les personnes plus vulnérables.

C’est alors qu’intervient notre conscience. Elle peut soupeser tous les éléments d’une situation donnée, puis discerner le meilleur choix à faire entre toutes les valeurs en cause. Elle cherche à apprécier ce qui rendra la vie individuelle ou sociale plus humaine, plus digne de l’être humain, en conformité avec ses plus nobles aspirations. Le discernement implique donc la capacité de se mettre à l’écoute de sa propre humanité et de celle de ses semblables. Idéalement, c’est à cette aune que s’effectuent les choix en bioéthique.

On a demandé au pape François quel élément de la spiritualité ignacienne lui avait été le plus précieux depuis son accession à la papauté. Il a répondu sans hésitation : le discernement. Il le met en valeur dans son exhortation La joie de l’amour (Amoris laetitia), en particulier lorsqu’il s’agit de situations matrimoniales « dites irrégulières ». Il écrit : « Le discernement doit aider à trouver les chemins possibles de réponse à Dieu et de croissance au milieu des limitations. » (no 305)

Mgr Bertrand Blanchet
Prions en Église, vol. 18, no 21

Le silence habité (Lise Parent)

Reprendre son souffle (Danielle Dugas)

Arrête-toi (René Champagne, sj)

Faire l’expérience de la nature (Sébastien Doane)

Ce corps, chemin vers l'Esprit (Constance Aubry)

Sur la sortie missionnaire (Marilyne Roy)

Cette marche qui façonne (Éric Laliberté)

Il était une foi (Gisèle Béland)

Milles mercis ! (Gisèle Béland)

Transmettre quoi? (Dominique Boisvert)

La famille, ;terre d’enracinement » et rampe de lancement (Mgr Moreau)

Dieu contemple le monde (Nicole Lebel)

La chair de l'Esprit (Éric Laliberté)

Au choix de la mule (Jean-Marc Biron)

Ordonner sa vie (Nicole Lebel)

Libérer la Parole (Simon Roy)

Je n'arrive plus à prier… (Jean-Marc Biron)

Au ciel ? (Véronique Lang)

M’entends-tu ? (Marc Rizzeto)

La volonté de Dieu (Véronique Lang)

Le Magnificat de la coccinelle optimiste (Francine Vincent)

Relecture de la mort d’une amie (Charlotte Plante)

Le chant de la joie (Véronique Lang)

Spiritualité et turbulence (Francine Babin)

Conscience et discernement (Mgr Blanchet)

Rencontrer l’autre : une expérience spirituelle (Guy St-Michel)

Le travail, un boulot ou une vocation? (Marie Edith Roy)

De la place pour patiner (Mgr Hamelin)

 

 

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