Semaine du 16 mai 2022
Jeanne Mance rêve de quelle ville ?
Invitée : Annabel Loyola, scénariste et cinéaste
La cofondation de Ville-Marie, devenue Montréal et dont on souligne ce 17 mai le 380e anniversaire, demeure une aventure à la fois étrange et fantastique. En effet, si l'on considère que c'est la volonté de faire d'abord du commerce qui a souvent été à l'origine des futures cités nord-américaines, Montréal est un anachronisme.
Ses fondateurs avaient plutôt en tête la fondation d'une nouvelle cité, d'abord basée sur l'idée que Dieu est premier servi. Mais, attention : le service de Dieu pour ces inspirateurs chrétiens n'était pas d'abord un service rendu à la morale ou encore au monde religieux lui-même. Il devait plutôt refléter le service à l'être humain. Peut-être même, l'élévation de celui-ci vers un Dieu qui guérit, par les mains de ceux et celles qui ont choisi de se mettre à son service. D'ailleurs, dans son nouveau documentaire La ville d'un rêve, notre invitée rappelle quelque chose de très frappant. Avant même la construction d'une église à Ville-Marie, ce sont un hôpital et une école qui ont d'abord été érigés. Non que les premiers colons n'aient pas prié ; bien au contraire. Mais il fallait d'abord construire les bases de ce qui, à cette époque de la renaissance, reflète une nouvelle manière de s'occuper de Dieu. C'est dans le service à l'autre que passe le service à Dieu.
Encore aujourd'hui, cette vision tout à fait nouvelle et évangélique des cofondateurs de Montréal peine encore à se forger la place d'honneur, avec le retour très marqué du fondamentalisme religieux. La ville à laquelle ils rêvaient est toujours à inventer par des hommes et des femmes missionnaires, porteurs et porteuses de l'Évangile au service de l'humain.
La ville d'un rêve | Bande-annonce | 2022 de Annabel Loyola sur Vimeo.
Pour aller plus loin : https://www.facebook.com/lavilledunreve
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L’animateur
Après une formation en théâtre qui l’a ouvert à la culture, à la recherche, à la communication et à l’être humain, Mario Bard a laissé son intérêt envers la théologie et la religion le mener vers ses premières animations radiophoniques, à Radio VM en 1998. Il y a été journaliste-animateur pendant quatre ans, avant de devenir responsable des communications à l’Aide à l’Église en détresse, poste qu'il assure toujours aujourd'hui. Il est l'un des cofondateurs du Relais Mont-Royal, centre culturel chrétien sur le Plateau Mont-Royal, et y écrit un court commentaire d'Évangile - non savant! - appelé Le Grain de sel.