Arrête-toi
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On t’a souvent dit de marcher à la suite du Christ. Je te dirai aujourd’hui de t’arrêter à la suite du Christ. Dois-je rire ou pleurer? Je te vois marcher et marcher sans cesse et tu n’avances pas. Tu fais du surplace.
Rentre dans ta chambre, ferme la porte à clef, si tu ne l’as pas égarée. Éteins tout, ferme tout : téléphone, télévision, tablette.
Pascal nous redit que « tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre. » Mais ce repos pour nous n’est pas celui du cimetière. Nous nous arrêtons à la suite du Christ, nous ne pouvons l’oublier.
Nous voici renvoyés à la connaissance éminente du Christ dont parle saint Paul et pour laquelle il a tout sacrifié. Romano Guardini dans son livre Le Seigneur décrit admirablement cette connaissance.
Et Il faut savoir que, de l’autre côté, il n’y a pas seulement un but, une tâche, mais lui, le vivant, qui veut que je le reconnaisse, qui veut que nos deux amours se rejoignent, qui vient à ma rencontre et veut que j’aille au-devant de lui. C’est avec une telle confiance que je dois songer à lui, non seulement avec la raison, mais avec toute la nostalgie de mon cœur, que je dois l’attendre douloureusement, me concentrer sur lui, tendre vers lui mes oreilles l’appeler et devenir prêt pour l’accueillir.
Comment pourrai-je marcher à la suite du Christ si je ne le connais pas?
René Champagne, sj
Centre de spiritualité Manrèse