Jésus et Jean le Baptiste

(Parcelle d'une oeuvre de Giotto di Bondone, (b. 1267, Vespignano, d. 1337, Firenze)) La voir en entier

Les quatre évangiles nous parlent d’une figure importante, celle du Baptiste, dont la mission est souvent réduite à « préparer la venue de Jésus ». On s’attarde rarement à parler de l’influence de Jean sur Jésus de Nazareth et son impact sur le début de son ministère public. C’est pourtant une question qui mérite d’être abordée car toute vie humaine est marquée par des rencontres déterminantes.

Fils de Zacharie et d’Élisabeth vivant dans un village de Judée (le sud du pays où on retrouve Jérusalem et son Temple), Jean était de famille sacerdotale. Il a pourtant pris ses distances par rapport au Temple et au sacerdoce puisqu’on le retrouve dans le désert à proximité du Jourdain, prêchant la conversion et proposant un rite à ses partisans, celui de s’immerger dans l’eau du fleuve en signe de purification. C’est d’ailleurs de ce rite qui lui vient son surnom de « Baptiste ».

On ne sait pas exactement quand ni comment, mais Jésus a entendu parler qu’un prophète avait surgit en Judée et que son message, dérangeant pour les pouvoirs en place, attirait des partisans. Jésus est donc descendu à sa rencontre, l’a écouté, s’est sans doute senti interpelé puisqu’il s’est lui-même fait baptiser comme le rapporte les trois évangiles synoptiques. Si on lit entre les lignes, on comprend que cette rencontre a été déterminante pour le charpentier de Nazareth. Il laissera son métier, quittera sa famille, son village natal et deviendra prédicateur à son tour en étant, comme le Baptiste, très critique envers les pouvoirs politiques et religieux. Même s’il ne s’est pas fait trancher la tête, comme le Baptiste, les membres de sa famille diront qu’« il a perdu la tête » (Marc 3,21) en constatant comment il avait changé. Et ce changement radical, on peut sans doute l’attribuer, en partie du moins, à cette rencontre déterminante avec un homme intègre pour lequel Jésus a eu beaucoup d’admiration : « Je vous le déclare, parmi ceux qui sont nés d’une femme, il ne s’en est pas levé de plus grand que Jean le Baptiste. » (Matthieu 11,7)

Sylvain Campeau, bibliste
Office de catéchèse du Québec