Jésus le vivant
Luc 24,1-12 : Vigile pascale (Année C)
La Grande Veillée approche, source et sommet de notre année liturgique. Avec son passage de la nuit à l’aube, avec son mystère pascal. En cette fête de Pâques, que célébrons-nous? Le retour cyclique du printemps ? Les valeurs correctes qui assurent la cohésion sociale? Notre rassemblement de gens bien ensemble ?
Oeuvre : Else-Marie Jakobsen, Des ténèbres à la lumière, de la couronne d'épines à la couronne de victoire, Tapisserie, Norvège, 1978
Depuis Luc jusqu'à nous, en cette fête, nous ne célébrons pas quelque vague nature déifiée, ni de belles valeurs abstraites, ni même notre être-ensemble réconfortant. Nous ne célébrons pas des évidences rassurantes mais Quelqu'un: Jésus le Vivant, le Seigneur. Nul autre que lui. Le même "qui fût livré aux mains des pécheurs et crucifié". Ce Jésus qui est allé au bout de son exode (Lc 9,31) et que Dieu a glorifié. Ce que Jésus fut pour les autres, ses gestes et paroles de pardon et d'accueil, son annonce du Royaume pour les plus pauvres, voilà que Dieu y met son sceau en le ressuscitant. Il approuve, il est lui aussi de ce bord-là.
Cette Bonne Nouvelle ne va pas de soi : elle est trop bouleversante. Elle ne correspond pas immédiatement à nos besoins religieux de sacré ou à nos besoins séculiers de signes clairs. Comment cet homme qui a connu l'abandon et l'échec, dans le monde, serait-il le Seigneur du monde ? Comment ce prophète qui fut assassiné serait-il non seulement en vie mais le Vivant, comme Dieu lui-même?
Aussi, les réactions à cette annonce sont les mêmes aujourd'hui qu'hier. Comme les femmes, nous restons perplexes, cherchant parmi les morts, le visage penché à terre, les dernières traces d'un cher disparu. Comme les Onze, les paroles d'espérance nous semblent un délire, qui ne peut ébranler nos certitudes cyniques. Comme Pierre, étonnés, nous ne voyons que des reliques pieuses et vides. Il ne suffit pas de constater des faits curieux, ni d'entendre d'autres nous raconter leur foi pour que la nôtre en naisse. Luc nous indique un signe plus important: Rappelez-vous les paroles de Jésus. C'est toute notre vie que nous sommes appelés à relire à la lumière de la Parole, pour y reconnaître la présence du Vivant qui nous accompagne.
En cette fête de Pâques, qui célébrons-nous ? Nuit et aube de Pâques, où proclamer l'essentiel de notre foi: le visage obscur et glorieux de Jésus le ressuscité. Annonce d'une joyeuse nouvelle qui n'est pas cyclique mais qui est un événement brisant nos croyances spontanées pour nous amener à une expérience nouvelle : croire en cet homme du pardon et de l'accueil, qu'il est le Vivant pour toujours avec nous. Alléluia !
Questions pour la réflexion :
Au matin de Pâques, en quelques mots, qu'est-ce que j'ai le goût de proclamer, de chanter?
Quand je relis ma vie, quelles paroles de Jésus ont été pour moi des lumières éclairant ma route?
Daniel Cadrin, o.p.
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