Quand Dieu rend visite
Luc 7, 11-17 : 10e Dimanche du temps ordinaire (Année C)
Nous reprenons les dimanches du temps ordinaire, après tant de festivités. Et nous nous retrouvons à la porte de la ville de Naïn, avec Jésus et ses disciples, une veuve et son fils mort, des porteurs et une foule. Ce récit de la résurrection d'un jeune homme nous montre plusieurs traits de Jésus prophète et Seigneur.
Oeuvre : Wilhelm Kotarbinski, 1879, Musée National, Varsovie
Comme il arrive fréquemment dans les évangiles, tout commence par le regard de Jésus. Il voit cette femme portant son fils en terre. Son regard est attentif, sachant saisir ce qui se passe mais aussi ce qui habite les coeurs. Devant cette triste scène, il est ému aux entrailles. Cette femme est veuve et a perdu son fils unique : à l'époque, cela signifie solitude, pauvreté, insécurité, en plus de ces pertes douloureuses.
Le récit aurait pu s'arrêter là, chacun poursuivant sa route. Mais Jésus, après son regard et sa compassion, passe à l'action, comme le bon Samaritain de la parabole (Lc 10,33-34); ce sont d'ailleurs deux récits propres à Luc. Il intervient de trois manières. D'abord par sa parole de confiance adressée à la mère, puis par son ordre de réveil adressé au jeune homme, puis par la remise du fils à sa mère.
Ce don d'une vie nouvelle, cette résurrection, a des effets humains significatifs : le jeune homme se met à parler, il est vraiment un vivant; la relation entre la mère et le fils est recréée; les gens rendent gloire à Dieu. La source de cette transformation, c'est la parole de Jésus. Elle ne tombe pas du ciel mais s'enracine dans le regard et la compassion. Elle est agissante de plusieurs manières. Elle porte des fruits chez toutes les personnes qui la reçoivent ou l'entendent.
Ce récit évoque la figure du prophète Élie, ressuscitant le fils unique de la veuve de Sarepta (1 Rois 17). Jésus se montre ainsi un grand prophète, comme la foule le proclame. Mais il est aussi le Seigneur. En lui, la puissance du Dieu vivant est présente. En lui, c'est Dieu qui rend visite à son peuple, comme la foule aussi le proclame. Cette visite, en Luc, est liée à une libération et à la miséricorde de Dieu, comme on le voit au début de son Évangile dans la bénédiction de Zacharie (Lc 1,68.78).
Quand Dieu nous rend visite, qu'arrive-t-il, aujourd'hui encore? Des yeux s'ouvrent et voient ce qui les entoure. Devant des détresses, des entrailles sont remuées, des coeurs sont touchés. Des paroles qui donnent confiance sont offertes aux endeuillés. Des paroles qui redonnent vie sont lancées aux endormis en tant de morts. Des liens sont renoués, des retrouvailles adviennent. Des gens prennent conscience qu'une bonté profonde les visite et rendent grâce. Une Bonne nouvelle se répand.
Questions pour la réflexion :
Quels signes de cette visite puis-je reconnaître dans mon milieu, dans ma propre vie, dans celle de mes groupes ?
Quels signes de cette visite puis-je moi-même offrir ?
Comment pouvons-nous prendre part activement à cette visite ?
Daniel Cadrin, o.p.
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