Histoire de familles
Luc 2, 22-40 : Sainte Famille (Année B)
En la fête de la Sainte Famille, le récit de Luc nous présente trois générations : un enfant, des parents et deux personnes âgées, Syméon et Anne. Les parents ont vécu des déplacements : ils sont allés de Nazareth à Bethléem, où leur enfant est né. Ils se mettent à nouveau en route et se rendent à Jérusalem.
Oeuvre : Duccio di Buoninsegna, 1308-1311, Museo dell'Opera del Duomo, Sienne
La scène se passe au cœur même de la tradition religieuse juive, à Jérusalem, au Temple. C’est là un thème central dans l’Évangile selon Luc, qui commence et finit en ce lieu. Les parents de Jésus le présentent au Seigneur pour qu’il lui soit consacré. Ils s’inscrivent ainsi dans la fidélité à leur tradition. Ce sont des gens justes et pieux. Jésus commence ainsi sa vie de façon bien enracinée. Et consacré à Dieu, il le sera de façon unique et féconde.
Et voici que deux personnages interviennent, Syméon et Anne, un homme et une femme, qui ont en commun d’être âgés, mais aussi d’être des prophètes. Ils portent une longue histoire, celle de leur peuple et de ses attentes. Leur parole est inspirée par l’Esprit. Ils annoncent que la Promesse enfin s’accomplit, que le salut de Dieu est proche, que le Messie espéré est arrivé. Et ils s’en réjouissent.
Le mystère de Jésus est ainsi déjà annoncé par ces deux figures d’espérance. Il sera la gloire de son peuple et, en même temps, la lumière pour les païens. Il sera source de libération, mais aussi signe de division : il rencontrera l’accueil et le refus.
Les parents sont étonnés et ne saisissent pas trop ces révélations. Le moment n’est pas encore venu. Il est remarquable que cette vaste perspective, enracinée dans la l’histoire d’Israël et ouverte sur un avenir libérateur, vienne de personnes à la fin de leur vie. On pourrait croire qu’elles ne s’intéressent plus à ce qui se passe, ou qu’elles n’ont plus la capacité d’être prophétiques, d’annoncer le Salut et de se réjouir. C’est du moins ce que notre société actuelle, spontanément, nous reflète. Que peut-on attendre de gens comme Syméon et Anne? Et pourtant, c’est en ces vieillards que l’Esprit est présent et agissant.
Le sens de la vie et ses valeurs se transmettent d’une génération à l’autre pour que le monde continue et se renouvelle. Cette transmission se fait de plusieurs manières. Souvent, les aînés y ont un rôle premier, pour voir plus loin, pour dépasser les frontières étanches entre les générations. C’est ainsi qu’une famille poursuit son histoire. La famille humaine aussi.
Puis, pour les parents et l’enfant, la vie quotidienne reprend. Marie et Joseph retournent à Nazareth, où Jésus commence cette longue croissance, humaine et spirituelle, soutenue par la grâce de Dieu, qui le conduira plus tard, à Jérusalem, pour être signe de division et de libération.
Questions pour la réflexion :
Que m'inspire le geste des parents de Jésus?
Quelles personnes âgées sont pour moi des prophètes, qui éclairent ma vie?
Daniel Cadrin, o.p.
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