Des disciples-missionnaires
Marc 1, 14-20 : 3e dimanche du temps ordinaire (Année B)
Ce récit de l'appel de quatre premiers disciples contient plusieurs éléments très significatifs pour l'évangélisation. Tout d'abord, un horizon est ouvert : celui du règne de Dieu qui se fait proche, d'une Bonne Nouvelle qui réjouit et invite à se convertir et à croire. L'essentiel étant ainsi posé, que fait Jésus? Il va chercher des compagnons pour s'engager avec lui dans cette annonce de l'Évangile de Dieu. Ainsi, l'évangélisation n'est pas une aventure solitaire, mais solidaire.
Oeuvre : Harry Anderson, c.1970, Église des Saints des Derniers-Jours
Au début de l'appel, on trouve non pas des paroles, mais un regard : celui de Jésus qui voit Simon et André, Jacques et Jean, des individus avec un nom. Il saisit ce qui habite ces hommes, leur quête, leurs capacités, leur générosité et leur complexité humaine. Puis, la parole de Jésus vient les appeler non d'abord à agir, mais à marcher à sa suite, derrière lui, c'est-à-dire à devenir ses disciples. Un disciple est en relation personnelle avec son maître, et il entre dans une communauté nouvelle avec les autres disciples. Il s'engage d'abord dans un monde de relations. L'autre dimension de l'appel est aussi présentée : il s'agit de partager la mission de Jésus. Dans les évangiles, l'image de la pêche est une symbolique de mission. Appel à devenir disciple et missionnaire, cela évoque les perspectives du pape François : « En vertu du baptême reçu, chaque membre du Peuple de Dieu est devenu disciple missionnaire [...] nous ne disons plus que nous sommes "disciples" et "missionnaires", mais toujours que nous sommes "disciples-missionnaires". » (La joie de l'Évangile, no 120)
Ce récit montre aussi que l'appel n'advient pas hors de la vie quotidienne et des engagements des appelés. Ceux-ci sont rejoints dans leurs réseaux de relations, familiaux et de travail, et dans une activité importante qu'ils pratiquent régulièrement. C'est là que Jésus vient les appeler. Comme en d'autres récits, ces quatre ont déjà entre eux des liens, avant de développer ceux de la fraternité des disciples. Ils sont liés par le travail, par la famille. Ils ne sont pas de purs étrangers les uns aux autres, se retrouvant par hasard dans un nouveau réseau.
Cette bande des quatre répond oui à l'appel. Cela a des conséquences : leur option pour suivre Jésus les amène à des ruptures, à des pertes. Ils laissent des liens familiaux, leur travail. Mais ce qu'ils ne laissent pas, c'est eux-mêmes! Au contraire, c'est leur contribution à la vie de disciple-missionnaire. Ils viennent avec leurs dons personnels, leurs qualités de cœur et d'esprit. Et aussi avec ce qu'ils ont développé dans leur expérience de pêcheurs : l'initiative, la patience, le sens de l'équipe. Ils vont maintenant mettre ces dons au service de l'Évangile de plusieurs manières. « L’Église "en sortie" est la communauté des disciples missionnaires qui prennent l’initiative, qui s’impliquent, qui accompagnent, qui fructifient et qui fêtent. » (La joie de l'Évangile, no 24)
Questions pour la réflexion :
En quelles circonstances de ma vie ai-je entendu un appel à devenir disciple-missionnaire?
Qu'est-ce que je suis appelé(e) à laisser?
Quels dons vais-je continuer ou commencer de mettre au service de l'Évangile?
Daniel Cadrin, o.p.
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