Menu

Les mages ou le récit d’une quête

Matthieu 2, 1-12 : Épiphanie du Seigneur  (Année B)

Le récit des mages demeure fascinant, à la fois étrange et suggestif. En même temps, c’est un texte intensément biblique, chargé de références directes et indirectes aux Écritures de la Première Alliance : Isaïe, les Psaumes, l’Exode, Samuel, Michée, tous sont convoqués autour de la venue de ces mages et de leur prosternation devant le cœur du récit, Jésus, l’enfant Messie, le fils de David de Bethléem, le nouveau Moïse menacé par les puissants dès sa naissance. Oui, dit ainsi Matthieu, Jésus accomplit les Écritures, il ne se comprend qu’à leur lumière. Tout converge autour d'un message bien clair : l’universalité du Salut offert en Jésus, le Messie reconnu même par des étrangers, par les mages, symboles de toutes les nations, qui vont croire en Jésus. Et dans les œuvres d’art, cette universalité est exprimée par la diversité de la représentation des mages, selon leurs pays d’origine ou les âges de la vie. Mais un récit biblique, riche et dense comme celui-ci, offre plus d’une piste pour entrer dans le mystère du Christ. Un aspect de cet évangile, celui de la démarche des mages avec ses étapes, peut être très parlant pour nous. On peut y lire un itinéraire spirituel qui demeure très actuel : le récit d’une quête.

Les mages sont des savants, à la fois astrologues, devins, venus d’Orient, c'est-à-dire probablement de Perse ou de Babylone, aujourd’hui l’Iran et l’Irak, pays de vieilles civilisations. Le contexte de leur venue est violent. Comme l’est encore la situation dans ces pays. La première étape du parcours des mages est leur déplacement de chez eux, l’Orient, à Jérusalem, en quête d’un roi. Et cela, à cause d’un astre, un signe perçu dans leur propre univers d’astrologues, à l’intérieur de leur monde à eux; ce signe, l’étoile, offre une lumière qui les guide jusqu’à Jérusalem. Un signe, une lumière, est offert dans notre monde, celui de nos relations, de nos travaux et de nos jours : une découverte, un amour, une perte, une parole, un visage, une souffrance, un pardon, un signe, qui nous met en quête et provoque un déplacement.

Duccio di Buoninsegna

Oeuvre : mosaïque, 6e siècle, église Saint-Apollinaire-le-Neuf, Ravenne

L’étoile guide les mages jusqu’à Jérusalem, où sont lues les Écritures. Car le signe ne suffit pas en lui-même : comment l’interpréter, que signifie-t-il? La clé est dans la parole de Dieu. Le signe conduit aux Écritures, qui éclairent et envoient à Bethléem vers Jésus. Ainsi, notre quête, si elle est poursuivie avec ténacité, nous conduit jusqu’à la parole de Dieu, à fouiller, à lire, à partager, à prier, sans toujours savoir où elle nous mène. Elle va nous pointer du doigt un visage de Dieu sans puissance, à chercher dans nos Bethléem, hors des lieux de prestige, en des endroits méconnus de nos vies, de nous-mêmes, de l’univers.

Mais les Écritures ne suffisent pas; encore faut-il s’engager personnellement, aller à Bethléem. Les mages le font, mais Hérode et les scribes, qui connaissent les Écritures, ne bougent pas. La connaissance ne suffit pas. Les mages se mettent en route et l’astre revient, pas tout à fait le même, car il est maintenant éclairé du dedans par la lumière de la Parole. Astre et Écritures, tous les deux, ensemble, conduisent à Jésus lui-même. Si nous acceptons de nous déplacer encore, non seulement d’entendre la Parole, mais d’aller là où elle nous invite, alors nous aurons la grâce de vivre, comme les mages, une rencontre, celle de la foi.

Puis, les mages se prosternent, adorent, offrent des cadeaux en hommage au Messie universel, cadeaux d’ailleurs prévus par les Écritures; ainsi, ils deviennent croyants. Et enfin, ils ne retournent pas à Jérusalem, leur étape précédente, ils ne restent pas sur place en ce lieu de la rencontre, mais ils retournent chez eux, dans leur monde à eux, là où tout a commencé, guidés cette fois-ci par une autre révélation, celle d'un songe. Ainsi, pour nous, une rencontre du Christ a lieu, qui change notre vie. Nous y apportons nos pauvres trésors, mais elle ne nous arrache pas à notre univers. Cette rencontre ne nous installe pas sur place et ne nous envoie pas sur des chemins bizarres: elle nous renvoie chez nous. Par des intuitions profondes, elle nous renvoie à nous-mêmes, à nos mondes, où le premier signe fut donné, pour témoigner de cette rencontre, pour en vivre.

Questions pour la réflexion :

Dans mon propre univers, quelle est cette étoile, ce signe lumineux, qui m'appelle à me mettre en route? Quelle lumière la parole de Dieu vient-elle apporter? Où m'envoie-t-elle?

À quels déplacements suis-je prêt(e) pour me rendre au lieu du rendez-vous avec Jésus? Et quels sont les dons que j'apporte?

Après la rencontre, comment rester en marche et intégrer dans ma propre vie cette Bonne Nouvelle?

Où en suis-je vraiment dans ce parcours?

Daniel Cadrin, o.p.

Échos de la Parole
Année B (année en cours)

ARCHIVES

Échos de la Parole (2023‑…)
Année A • Visuels et extraits

Échos de la Parole (2019‑2022)
Année A • Année B • Année C
Visuels et extraits
Année A • Année B • Année C

Échos de la Parole (2016‑2019)
Année A • Année BAnnée C 
Visuels et extraits
Année B Année C

Échos de la Parole (2013-2016)
Daniel Cadrin
Année AAnnée BAnnée C

 

 

Office de catéchèse du Québec

Organisme mandaté par l’Assemblée des évêques catholiques du Québec, l’Office de catéchèse du Québec est une référence et offre des ressources en formation à la vie chrétienne.

Tous droits réservés

Coordonnées

180, Place Juge-Desnoyers, Bureau 1020
Laval (Québec) Canada H7G 1A4
Téléphone 514-735-5751
Courriel
www.officedecatechese.qc.ca

Inscrivez-vous

Notre liste denvoi vous informe des nouvelles publications et du développement de notre site web.

Inscription