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L’Église : Temple, Maison et Corps

Jean 2, 13-22 : Dédicace de la Basilique du Latran (Année A)

Nous célébrons la dédicace de la basilique Saint-Jean-de-Latran. Cette église, qui remonte à l’antiquité chrétienne, est le siège de l’évêque de Rome, c’est-à-dire du pape. Elle est la cathédrale du diocèse de Rome. Aussi a-t-elle une valeur symbolique forte puisque son évêque préside à la communion universelle de l’Église. La basilique Saint-Pierre, construite aux 16-17e siècles, est plus connue et plus prestigieuse, mais c’est celle du Latran qui a la primauté. Pour cette fête, l’Évangile selon Jean nous présente des images clés de l’Église : le temple, la maison, le corps. Elles s’inscrivent dans un récit chargé de sens qui invite encore à des déplacements dans notre expérience croyante et ecclésiale.

Basilique du Latran: Église St-Jean-de-Latran, 4ème siècle, RomeBasilique du Latran: Église St-Jean-de-Latran, 4ème siècle, RoBasilique du Latranme

Basilique du Latran: Église St-Jean-de-Latran, 4ème siècle, Rome

Dans la première partie, nous sommes au Temple, à Jérusalem, alors que la Pâque juive approche. Le lieu et le moment sont ainsi très significatifs. Et nous y voyons des réalités liées au culte du Temple : les animaux offerts en sacrifice et les marchands qui en font le commerce, les monnaies de divers pays, à changer pour payer les offrandes, et les changeurs qui s’en occupent. Or voici que Jésus, ce prophète de Galilée, se lance dans un grand ménage! Il chasse tout ce monde et leurs affaires, comme si ce trafic n’avait pas sa place en un tel espace saint, lieu de la présence de Dieu avec son peuple. Son geste prophétique en est un de purification, mais il préfigure aussi la fin d’une approche religieuse et le début d’un nouvel accès à Dieu. Cette scène est présentée dans les évangiles synoptiques (Matthieu, Marc, Luc) à la fin du ministère de Jésus. En Jean, elle est placée au commencement, juste après le premier signe de Jésus, celui de Cana et du vin de l’Alliance nouvelle. Elle annonce déjà la finale de l’Évangile : la Passion et la Résurrection.

À la fin de cette partie, il est question de mémoire. Les disciples se rappellent une parole de l’Écriture (Psaume 69, 10), qui les aide à saisir l’événement. Une autre parole (Zacharie 14, 21) est suggérée dans les propos de Jésus. Et à la fin de la deuxième partie, la mémoire va aussi être présente : Jean mentionne qu’après la Résurrection, les disciples vont se souvenir, cette fois-ci, de la parole de Jésus. On ne peut mieux dire le rôle central des Écritures de la Première et de la Nouvelle Alliance pour relire les événements de nos vies et y découvrir un sens plus profond. Cette lumière ouvre notre regard, le rend croyant.

Dans la deuxième partie, un débat s’ensuit entre Jésus et des responsables religieux. Ceux-ci lui demandent quelle est son autorité pour agir de la sorte. La réponse de Jésus, sur le Temple détruit et relevé, les déroute. Ils la comprennent de façon littérale, immédiate. Ce malentendu est fréquent chez Jean. Il y a dans ce procédé une pédagogie qui invite les lecteurs à dépasser leur première réaction et à devenir attentifs au mystère de Jésus. Cette réponse de Jésus annonce que le vrai Temple du Dieu vivant, le haut lieu de sa présence bienveillante parmi son peuple, n’est plus un édifice, mais une personne, dans son corps même, mort et ressuscité. Dieu se fait proche dans la croix et la gloire du Verbe fait chair. Et le Christ vivant, uni à tous ses disciples par son Esprit, nous rassemble avec lui dans ce Temple, cette Maison, ce Corps.

En nous parlant du Temple de son Corps, cet évangile nous ouvre des perspectives sur le mystère de l’Église. Dans sa communion à la croix glorieuse et dans la mutualité qui la constitue Corps du Christ, Temple de l’Esprit, Maison de Dieu, l’Église est signe, sacrement de la présence de Dieu au cœur de l’univers. Ce signe n’est pas d’abord fait de pierres et d’édifices, mais de visages, ceux de toutes ces personnes, aux quatre coins du monde, réunies en communautés fraternelles et engagées sur des chemins de passion et de compassion, de passages et de résurrections. Fêter l’antique basilique du Latran, c’est faire mémoire de cette longue histoire d’une communion, à recevoir et à bâtir, qui nous précède et que nous poursuivons dans nos assemblées, entre constructions et relations.

Questions pour la réflexion :

En quoi les communautés de foi auxquelles je suis lié(e) sont-elles temple, maison ou corps? J’y participe de quelle manière?

Comment la parole de Dieu éclaire-t-elle ma vie? De quelle manière, avec qui est-ce que je cherche à relire mon existence à sa lumière?

Daniel Cadrin, o.p.

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