« Il a perdu la tête »

Marc 3, 20-35
10^e dimanche du Temps ordinaire (B)

(photo : Depositphotos, montage : JR)

Qui n’a pas déjà tenté de ramener un proche à la raison alors qu’il orientait sa vie d’une manière qui nous semblait hasardeuse? Peut-être est-ce ce que la famille de Jésus a essayé de faire lorsqu’il a commencé à prêcher. Étant le fils du charpentier de Nazareth, Jésus a probablement fait l’apprentissage du métier de son père, Joseph. Pourtant, on comprend qu’il a tout balancé pour se consacrer entièrement à la mission qu’il se voyait confier.

Le cœur de son message retentit au tout début de l’Évangile :

Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. (Marc 1,15)

Ce message, il le répétera de diverses manières pendant son ministère. Il est convaincu qu’il faut adopter une attitude favorable pour que le monde change. Il faut surtout changer notre perception du visage de Dieu qui, pour lui, est un père aimant.

Si nous sommes ses enfants, on comprend l’importance qu’il accorde aux liens qui unissent ceux et celles qui veulent vivre selon le projet de Dieu. Le Royaume n’est rien d’autre qu’une nouvelle manière de vivre ensemble. Faut-il avoir perdu la tête pour tenter de provoquer une révolution sociale et spirituelle comme Jésus a commencé à le faire? Il nous appartient de poursuivre aujourd’hui l’œuvre de ce fou de Dieu qui a tout donné pour nous faire comprendre que le rêve de Dieu, c’est que nous apprenions à vivre comme une famille de frères et de sœurs.

Sylvain Campeau, bibliste
Office de catéchèse du Québec