Bienheureuse érosion !

Jonas 3, 1-5.10 et Marc 1, 14-20
3^e dimanche du Temps ordinaire (B)

(photo : Depositphotos)

Dans la première lecture, Jonas proclame une annonce alarmante aux habitants de Ninive (v. 4), ce qui les convainc de se détourner aussitôt de leur conduite mauvaise (v. 10). C’est bien ainsi qu’on parle de conversion dans le Premier Testament : se retourner, changer de direction. De son côté, Jésus, dans l’évangile de Marc, commence sa mission par une injonction à se convertir. Le verbe employé veut dire : « changer d’esprit », c’est-à-dire de mentalité, de manière de voir les choses.

Changer? Oui, mais c’est plus simple à dire qu’à faire ! Et si la Parole de Dieu pouvait nous y aider? Pour peu qu’on l’accueille, elle s’affaire à la transformation en profondeur du cœur, de sorte qu’on devient de plus en plus capable de suivre Jésus, c’est-à-dire d’aimer à sa manière, avec authenticité et constance.

Dans la vraie vie, les revirements de bord en bord et les conversions ne sont pas aussi rapides et complètes qu’à Ninive. Voilà pourquoi la Parole a besoin d’être reçue à répétition pour accomplir son œuvre. Comme la goutte d’eau qui, misant sur la patience des siècles, finit par percer le plus dur des rochers, la Parole a le pouvoir d’éroder tout ce qui obstrue le cœur, un grain de sable à la fois, une résistance à la fois. Encore faut-il accepter de s’y exposer. Les occasions de le faire ne manquent pas alors que nous soulignons, en ce 21 janvier, le Dimanche de la Parole et qu’au Québec la Semaine de la Parole 2024 vient de débuter. Pourquoi ne pas en profiter?

Anne-Marie Chapleau
Bibliste et formatrice au diocèse de Chicoutimi