Une homélie sur le sens de notre baptême

1 Pierre 3,18-22 qui relit Genèse 6–9
1^er dimanche du Carême (B)

(photo : Depositphotos)

Le baptême : celui de Jésus, le nôtre. C’est le thème transversal des trois textes de ce dimanche qui ouvre le Carême.

• Quel est le sens de notre baptême ?
• Est-ce vraiment la source de notre vie spirituelle ?
• Est-ce l’impulsion qui dirige notre quête de bonheur ?
• Est-ce vraiment, pour nous, le symbole d’une alliance que Dieu nous offre gratuitement ?

La Première lettre de Pierre nous propose une des toutes premières homélies chrétiennes à avoir été conservée. Elle fait la relecture du récit du déluge ( qu’on trouve au Livre de la Genèse et dont la première lecture de ce dimanche est la conclusion : « jamais plus de déluge » ). L’homélie voit dans l’histoire de Noé une préfiguration du baptême, la plongée dans l’eau qui nous associe à la mort et à la résurrection de Jésus. Alors que le reste des humains ont péri, noyés, Noé et sa famille sont sauvés, protégés par Dieu. Assumer son baptême, c’est donc, tout à la fois, s’ouvrir à la grâce et s’engager « envers Dieu d’une conscience droite » (1 P 3,21).

Mais le récit du déluge a quelque chose de terrible. Je le répète : l’humanité périt noyée. La Première lettre de Pierre imagine alors que Jésus est allé à la rencontre des noyés du déluge retenus captifs quelque part, pour leur prêcher la conversion. Dieu ne les avait pas oubliés, malgré leur désobéissance. Il est toujours temps de revenir vers lui et, comme Noé, d’entrer en alliance avec lui. « Au temps où se prolonge la patience de Dieu » (1 P 3,20), accepterons-nous ce sauvetage qui nous est inlassablement proposé, « maintenant » ?

Alain Gignac, professeur d’interprétation biblique
Institut d’études religieuses, Université de Montréal