Sortir du tombeau

26 mars 2023
Ézékiel 37, 12-14
5^e dimanche du carême (A)

(photo © Depositphotos)

La liturgie du cinquième dimanche du Carême nous offre une sorte d’avant-goût de Pâques avec des évocations de retour à la vie au cœur de la liturgie de la Parole. Ainsi dans la première lecture, le prophète Ézékiel, s’adressant aux Israélites en exil à Babylone, lance cette annonce étonnante de la part de Dieu :

« Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai remonter, ô mon peuple. »

Ézékiel s’exprime alors sur le registre symbolique car, dans les faits, ses destinataires ne sont pas morts, ne se trouvent pas dans des tombeaux. Mais s’ils ne sont pas décédés physiquement, ils ont certes la mort dans l’âme en ces lieux si éloignées de la terre de leurs ancêtres où tout a été détruit par un envahisseur.

En constatant le profond mal de vivre qui habite ses coreligionnaires, Ézékiel ne peut se retenir de lancer un cri du cœur, un appel à l’espérance. Tout comme Jésus, constatant le désarroi des soeurs et amis de Lazare qui vient de mourir, ne peut s’empêcher de parler et d’agir. Ce n’est pas le seul récit des évangiles à rapporter que le Christ ramène quelqu’un à la vie. Autant de manière de faire comprendre que Jésus et la mort ne font pas bon ménage. Il ne peut se résigner à laisser les siens s’y enfoncer définitivement. C’est bien ce que nous proclamerons au bout de notre parcours du Carême lorsque brillera la flamme du cierge pascal auquel nous aurons allumé nos petites chandelles pour manifester que la vie du Ressuscité nous habite aussi.

Jean Grou
Bibliste et rédacteur en chef de Vie liturgique et Prions en Église