Une nourriture spirituelle

11 juin 2023
Jean 6, 51-58
Saint-Sacrement du corps et du sang du Christ (A)

(photo © Depositphotos)

La liturgie d’aujourd’hui nous fait entendre la fin du discours de Jésus sur le Pain de vie.  « Manger sa chair » et « boire son sang » : qu’est-ce que cela signifie ?

Dans la culture biblique, le terme « chair » a un sens assez englobant. Il renvoie à la personne humaine tout entière, dans sa dimension bien concrète. Alors, manger la chair de Jésus, ne serait-ce pas nous nourrir de ce qu’il a été et de ce qu’il continue à être en tant que Ressuscité ? Ne s’agit-il pas aussi de nous alimenter de ce qu’il nous a transmis à travers sa manière de vivre et à travers son enseignement ?

Le sang, quant à lui, nous fait penser plus directement à sa mort, à sa vie donnée pour nous. L’évangéliste Jean raconte qu’un soldat romain a percé de sa lance le côté de Jésus crucifié et que du sang et de l’eau en sont sortis (Jean 19,34). De cette source, nous recevons la miséricorde et le salut. Boire au sang exprime aussi que nous voulons que passe en nous la Vie même du Christ. S’abreuver à cette source nous donne de communier profondément à Celui qui nous a aimés jusqu’au bout.

Certes, nous communions au corps et au sang du Christ en recevant les Saintes Espèces, mais saint Jérôme nous rappelle que cela se réalise aussi en écoutant les Saintes Écritures. Il écrit :

« Je pense que l’Évangile est le Corps du Christ. (…) le Corps et le Sang du Christ sont vraiment la Parole de l’Écriture » (In Psalmum, 147).

De même, saint Ignace d’Antioche affirme qu’il faut s’approcher  de l’Évangile « comme de la chair de Jésus Christ » (Philadelphiens 5,1).

Michel Proulx, Chanoine régulier de Prémontré, est responsable de l’animation biblique au diocèse de Saint-Jean-Longueuil.