Grosse gaffe !

30 avril 2023
Actes 2, 14a.36-41
4^e dimanche de Pâques (A)

(photo © Depositphotos)

Les auditeurs de Pierre sont « touchés au cœur » (v. 37) en découvrant qu’ils ont commis une immense erreur : en crucifiant Jésus, ils ont agi d’une manière radicalement contraire à celle de Dieu qui l’a plutôt « fait Seigneur et Christ » (v. 36).

Il nous arrive tous de faire des gaffes, petites ou plus grosses. Deux sentiments peuvent alors nous assaillir : le remords et le repentir. Le remords nous fait rejouer en boucle dans notre tête les gestes ou les paroles malencontreuses : « j’aurais donc dû, si je n’avais pas… ». Il nous cloue à un passé impossible à modifier et nous centre sur nous-mêmes en tant que fautifs. En d’autres termes, il nous paralyse. Le repentir, en revanche, nous pousse en avant. Il nous fait chercher les moyens de ne pas répéter l’erreur et de faire mieux. Pierre ne laisse pas longtemps les gens qui l’écoutent se débattre avec leurs remords. Il leur indique la voie du meilleur repentir possible, la conversion au Christ. Il les invite même à se faire baptiser (v. 38). « Plonger » en lui – c’est le sens du verbe « baptiser » –  leur permettra d’être détachés de leurs péchés et d’accueillir l’Esprit Saint.

Le jour de notre baptême est peut-être loin derrière nous. Néanmoins, pourquoi ne pas faire de la conversion au Christ, c’est-à-dire, littéralement, « d’un changement d’esprit ou de mentalité » pour le suivre, notre priorité permanente ? Cela nous nous permettra, du coup, de devenir de plus en plus dociles à l’Esprit Saint et à ses sages conseils.

Peut-être que cela ne nous empêchera pas de commettre encore des gaffes ; du moins, ça nous fera sûrement progresser dans l’accueil d’un salut (v. 40) qui nous est perpétuellement offert, un salut qu’on pourrait tout aussi bien appeler « humanisation » ou « sanctification ». Alors, qu’attendons-nous ?

Anne-Marie Chapleau
Bibliste et formatrice au diocèse de Chicoutimi