Plonger dans l’insaisissable

6 novembre 2022
2 Martyrs 7, 1-2.9-14; Luc 20, 27-38
32^e dimanche du Temps ordinaire (C)

(photo © Depositphotos, montage: Josée Richard)

La première lecture et l’évangile de ce dimanche abordent un même thème, la vie après la mort, mais dans une perspective différente. Le récit tiré du Deuxième livre des Martyrs d’Israël illustre à quel point la foi en la résurrection permet de traverser les épreuves les plus terribles. Il s’agit d’ailleurs du premier écrit biblique à affirmer aussi nettement la croyance en la résurrection. Il a été retenu pour la liturgie de ce jour en raison de la présence de sept frères et de ses allusions à la vie après la mort, comme dans l’évangile.

Dans le récit évangélique justement, le cas hypothétique que les sadducéens présentent à Jésus peut sembler loufoque. Sept frères qui marient la même femme et qui meurent l’un après l’autre sans lui avoir donné d’enfant! Mais ce qui retient l’attention de Jésus, ce n’est pas cet aspect de la question qu’on lui pose. C’est plutôt le fait que ses interlocuteurs font totalement fausse route en s’imaginant que la résurrection signifierait un prolongement de la vie actuelle, terrestre. Mais Jésus ne décrit pas non plus à quoi pourrait bien ressembler une existence au-delà de la mort. Il se contente de dire que les ressuscités sont « comme des anges ». Voilà bien le défi de la foi chrétienne : accorder de la crédibilité à une promesse d’avenir… que nous ne pouvons pas vraiment nous représenter. Mais n’est-ce pas justement en quoi consiste la foi : une plongée dans une espérance folle et insaisissable qui transgresse toutes les limites de la logique et de la raison?

Jean Grou
Bibliste et rédacteur en chef de Vie liturgique et Prions en Église