Visages d’un Dieu Tout-Aimant
30 octobre 2022
Sagesse 11, 22 – 12, 2 et Luc 19, 1-10
31e dimanche du Temps ordinaire (C)
(photo © Depositphotos, montage: Josée Richard)
On peut lire le texte du Premier Testament en stéréophonie avec l’Évangile. Les deux textes se font écho. L’extrait du Livre de la Sagesse est une méditation sur la bonté indéfectible et inconditionnelle du Créateur envers toutes ses créatures. L’Évangile raconte comment cet amour sans limite se manifeste concrètement, dans la pratique de Jésus.
Pourtant, tu as pitié de tous les humains, parce que tu peux tout.
Voilà qui résume, d’une certaine manière, le premier texte. Mais j’aurais pu choisir chacune des phrases. Il faut lire, relire, mastiquer, ruminer, chacun des versets. Il faut les goûter dans une lente manducation. Quelle saveur! Quelle douceur! Voilà qui déconstruit une fois pour toutes nos images d’un Dieu vengeur, culpabilisant, rapide à punir. Dieu est Tout-Aimant, avant d’être Tout-Puissant. Certes, Dieu nous dépasse infiniment : nous sommes presque rien devant lui. Et pourtant, il nous a donné la vie et son souffle nous habite. Il ne veut pas nous reprendre la vie mais plutôt débloquer toutes nos inclinations au mal qui enferment la vie et la font dépérir. Ce maître qui aime la vie nous veut pleinement vivants et vivantes.
Avec cette méditation en tête (et surtout bien ancrée dans notre cœur), passons à la bonne nouvelle : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison. » Une bonne nouvelle, c’est toujours aujourd’hui, maintenant. « Vite », dit Jésus, il faut saisir l’occasion. Et « vite », Zachée la saisit.
Quel personnage du récit attire votre regard? Zachée, petit de taille, qui grimpe à l’arbre pour mieux voir celui dont la rumeur parle? Ou Jésus, qui reconnaît Zachée et lui tend la main? Ou encore, toute cette foule (incluant aussi les disciples!) qui maugrée devant l’accueil que Jésus fait à Zachée et devant l’hospitalité que ce dernier offre à Jésus?
Je choisis de m’attarder sur Jésus, qui lève les yeux vers Zachée sans détourner son regard. Jésus incarne la bonté de Dieu envers les vivants. Il donne un visage à l’amour inconditionnel de son Père Tout-Aimant.
Alain Gignac, professeur d’interprétation biblique
Institut d’études religieuses, Université de Montréal
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