Établir une relation

23 octobre 2022
Luc 18, 9-14
30^e dimanche du Temps ordinaire (C)

(photo © Depositphotos, montage: Josée Richard)

Dans cette parabole, Jésus contraste l’action et le discours d’un pharisien et celui d’un publicain. Le premier appartient à un groupe de personnes qui étaient estimées et reconnues pour leur justice, alors que le second fait partie de gens méprisés en raison du métier qu’ils pratiquaient. Pourtant Jésus affirme que c’est le publicain qui entra chez lui comme un homme juste.

Cette parabole indique certes que Jésus réprouve l’orgueil et encourage l’humilité. Mais son enseignement ne s’arrête pas là, car Jésus cherche à mettre en valeur l’objet du discours de chacun des deux protagonistes et le type de relation qu’ils établissent avec Dieu.

En effet, le discours du pharisien est essentiellement tourné vers lui-même :

JE te rends grâce (v. 11), JE ne suis pas (v. 11), JE jeûne, (v. 12) JE verse le dixième (v. 12).

À l’opposé, les paroles du publicain sont entièrement orientées vers Dieu :

Montre-TOI favorable (v. 13).

Le pharisien ne cherche pas à entrer véritablement en relation avec Dieu. Il s’adresse au Seigneur pour parler de lui-même. Il ne demande rien à Dieu et considère ses actes comme étant sa propre source de salut. Le publicain, au contraire, se tourne vers Dieu et reconnaît en lui sa seule source possible de salut. Ajoutons à cela que le pharisien prie « en lui-même » (v. 11), alors que le publicain « dit » (v. 13) quelque chose à Dieu. Pour le premier, tout se joue autour de lui-même, alors que le second cherche à entrer en relation avec l’Autre.

Forts et fortes de cet enseignement de Jésus, évitons d’avoir un monologue centré uniquement sur nous-mêmes lorsque nous nous adressons à Dieu et assurons-nous d’établir une relation et de maintenir un véritable dialogue avec lui.

Francis Daoust, bibliste
Directeur de la Société catholique de la Bible (SOCABI)