La grandeur du petit grain de moutarde

2 octobre 2022
Luc 17, 5-10 
27^e dimanche du Temps ordinaire (C)

(photo © Depositphotos, montage: Josée Richard)

Luc nous présente un Jésus rigoureux et presque intransigeant quand il s’agit d’agir en faveur des petits de ce monde : les enfants, les personnes appauvries et démunies, les gens fragilisés par des épreuves de toutes sortes, et d’autres qui ne comprennent pas le langage des « grands » de ce monde.

Un jour, les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi… » ça ressemble à un cri de détresse devant l’exigence de la tâche à accomplir. En effet, ce sont les Apôtres, les responsables de communauté, les envoyés, qui s’adressent au Seigneur. Précédemment, Jésus vient de dire aux disciples rassemblés qu’il faut aider les frères à changer de comportement, et leur pardonner sans cesse, jusqu’à 77 fois 7 fois, s’ils le regrettent. Si ton frère… Jésus n’a jamais rêvé d’une communauté parfaite, idéale, sans histoire, mais une communauté fraternelle, solidaire, qui s’accorde le pardon.  Les Apôtres sont inquiets. Comment vivre un tel programme?

La réponse de Jésus est intrigante :

avoir la foi, gros comme un grain de moutarde.

Jésus ne cherche pourtant pas à évaluer leur foi, il les invite plutôt à compter sur la puissance d’amour de Dieu. La graine de moutarde était considérée comme la plus petite graine de semence, et le grand arbre dont il parle c’était un sycomore, un arbre considéré comme indéracinable. Si vous agissez au nom de l’Évangile, soyez assurés que même si votre foi est minuscule, fragile, craintive, Dieu est avec vous. C’est par lui, avec lui et en lui que vous trouverez votre force.

Vous ne vous sentez pas assez solides pour porter la responsabilité du Royaume de Dieu? N’ayez crainte! Cette responsabilité ne repose pas sur vous. C’est Dieu le maître de la moisson. Le peu que nous avons, nous devons le mettre à son service pour la gloire de son Nom. Avec notre petite semence quelconque, Dieu nous associe à son projet de vie pour toute la création et fait de nous des serviteurs d’un projet encore plus grand que nous.

C’est notre mission d’accomplir fidèlement notre vocation de serviteur, les mains presque  vides devant Dieu, mais le cœur plein d’amour et de bienveillance.

Francine Vincent, bibliste
Agente de pastorale du diocèse de Saint-Jean-Longueuil