Pensez-y bien!

4 septembre 2022
Luc 14, 25-33 et Philémon 9b-10. 12-17
23^e dimanche du Temps ordinaire (C)

(photo ©Depositphotos, montage: Josée Richard)

Les paroles de Jésus en ce dimanche sont assez troublantes, pour ne pas dire choquantes. Pour compter parmi ses disciples, faut-il vraiment tourner le dos à sa famille, supporter la lourdeur d’une croix, renoncer à tous ses avoirs? On peut certes se dire que, comme pour l’ensemble des textes bibliques, tout n’est pas à prendre au pied de la lettre. Reste qu’il y a de quoi se demander comment de tels propos peuvent trouver une résonnance concrète dans la vie.

Les deux courtes paraboles qui apparaissent au centre de la lecture évangélique peuvent apporter un éclairage à cet égard. Les deux font appel au gros bon sens : quand on veut entreprendre un projet ou une action d’importance, il importe de se préparer avec soin et de bien en mesurer les exigences et les conséquences. Elles disent en d’autres mots ce que Jésus vient d’évoquer en parlant de choix radicaux : s’engager à sa suite, se déclarer de ses disciples, ce n’est pas à prendre à la légère. Il faut savoir dans quoi on s’embarque et être conscient des difficultés et des épreuves qui peuvent survenir. Le rejet ou l’incompréhension peuvent apparaître, parfois même au sein de son entourage, de sa propre famille. Bref, suivre les pas du Christ, comme on dit familièrement, c’est un « pensez-y bien »!

La deuxième lecture de ce dimanche offre un exemple de ce que signifie s’engager concrètement au nom de sa foi en Jésus Christ. Saint Paul ose intervenir auprès de l’un de ses amis et bousculer les normes sociales de l’époque en lui demandant de traiter son esclave Onésime comme un véritable frère. Une audace des plus inspirantes!

Jean Grou
Bibliste et rédacteur en chef de Vie liturgique et Prions en Église