L’idéal chrétien de douceur et de pardon

20 février 2022
Luc 6, 27-38
7^e dimanche du Temps ordinaire (C)

(photo ©Depositphotos)

Dans le Sermon sur la montagne, Matthieu avait regroupé des attitudes évangéliques essentielles : la pauvreté de cœur, la douceur, la justice, la miséricorde, la pureté, la non-violence. Il invitait les foules à aimer ceux qui persécutent ou disent du mal… Luc, à son tour, nous propose tout un programme, un défi à relever pour être à l’image du Père : aimez vos ennemis, ceux qui vous haïssent, vous maudissent, vous calomnient, vous frappent, celui qui vous vole… ouf ! Ce n’est pas facile. Ce sont des personnes en chair et en os, celles qu’on a le plus de mal à aimer parce qu’elles nous font mal justement !

Tout cela peut sembler naïf, illogique, irrationnel. Est-il possible de vivre ensemble, d’aimer sans retour, de faire un pas vers ses ennemis jusqu’à aimer véritablement ceux qui nous font du mal ? Je ne peux comprendre cela qu’en m’inspirant de l’amour que j’ai pour ma petite fille que j’aime depuis 15 ans. Rien jamais, ne me séparera de l’amour que j’ai pour elle, même quand je me sens blessée par une parole dure, une fermeture… Un véritable amour permet de donner au-delà de toute raison ou de tout jugement.

L’amour « universel », « inconditionnel » proposé par Jésus dans l’Évangile de Luc est très exigeant. Il dépasse toutes les lois psychologiques et sociologiques. C’est un amour désintéressé, gratuit. En fait, quand on ouvre la porte de notre cœur au Souffle d’amour de Dieu, celui-ci nous habite, nous inspire de plus en plus, et fait de nous des fils et des filles du Dieu Très-Haut, des signes de l’amour infini du Père, dans une attitude de douceur et de pardon.

Francine Vincent, bibliste
Agente de pastorale, Diocèse de Saint-Jean-Longueuil