Nécessaire conversion

20 mars 2022
Luc 13, 1-9
3^e dimanche du Carême (C)

(photo ©Depositphotos)

Quand la pandémie a éclaté début janvier 2020, des voix se sont élevées pour prétendre que Dieu avait envoyé sur terre le coronavirus afin de punir l’humanité dévoyée. C’est une réaction vieille comme le monde, à laquelle la tradition biblique n’échappe d’ailleurs pas. Jésus cependant va dans un tout autre sens en ce dimanche.

En effet, il commence par évoquer à quoi ont pu penser les gens en apprenant deux tragédies récentes ayant causé plusieurs morts : ces victimes devaient bien avoir quelque chose de grave à se reprocher et Dieu leur en a fait payer le prix. Puis il rejette avec vigueur cette supposition, comme il le fera d’ailleurs en d’autres occasions, comme avec l’aveugle-né (voir Jean 9,1-3). Attribuer à Dieu un bête accident ou la cruauté de Ponce Pilate ne tient tout simplement pas la route. Dieu ne punit pas les pécheurs : il les aime et veut les ramener à lui.

Cela dit, Jésus ne se contente pas de dénoncer un raisonnement tordu. Il enchaîne en lançant un appel pressant à chacun et chacune : Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. Le ton est grave, menaçant même. Mais au-delà de cet effet de style, destiné à secouer son auditoire, il invite à une sorte de retournement. Comme s’il disait : « Plutôt que de montrer du doigt les autres et leur chercher des failles, regardez-vous vous-mêmes et demandez-vous ce qui devrait être converti, transformé en profondeur pour vous ajuster à l’image de Dieu à laquelle vous avez été créés. »

Jean Grou
Bibliste et rédacteur en chef de Vie liturgique et Prions en Église