Une parole qui m’est adressée

5 décembre 2021
Luc 3, 1-6
2^e dimanche de l'Avent (C)

(photo ©Depositphotos)

D’entrée de jeu, le texte d’évangile de ce dimanche nous présente les puissants de ce monde : ceux qui détiennent le pouvoir politique, qui ont autorité sur le peuple, les dirigeants religieux qui appliquent et voient à faire respecter la loi. Quel contraste avec la personnalité et le mode de vie de Jean… et pourtant, c’est à lui, au désert, qu’est adressée la parole de Dieu! Serait-ce que le dépouillement et une certaine pauvreté soient des conditions pour accueillir cette parole? Comme si l’espace que crée un certain isolement, un certain retrait, était une condition pour entendre, recevoir, se laisser habiter…

Si la venue de Jésus, fils de Dieu, s’insère dans un lieu, dans notre histoire humaine, elle s’offre à moi aussi, aujourd’hui. La parole de Dieu est adressée à Jean, lui qui la proclamera à son tour. Y a-t-il cet espace de désert dans ma vie qui me permet d’entendre cette parole qui m’est donnée? Trouve-t-elle un sol fertile, ou se heurte-t-elle à ma toute-puissance (n’ai-je pas aussi un certain pouvoir, un contrôle sur mon environnement, sur les autres)?

Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers : cette exhortation semble dépasser toute frontière de temps et d’espace.  

J’ai besoin d’être redressée, purifiée, désencombrée de ce qui m’éloigne de l’essentiel afin d’accueillir cette parole qui m’est adressée :

Celui qui a commencé en moi son si beau travail ne pourra le poursuivre que si j’y consens, si j’accepte ce dépouillement nécessaire.

Dieu vient nous parler, nous retrouver là où nous sommes. Laissons-nous aimer, modeler, façonner à son image : nous deviendrons à notre tour témoin de son Amour pour celles et ceux qu’il met sur notre route, et nous verrons le salut de Dieu.

Martine Lebeau
Accompagnatrice spirituelle et coordonnatrice à la formation au Centre le Pèlerin