Croire sans voir

24 avril 2022
Jean 20, 19-31
2^e dimanche de Pâques (C)

(photo ©Depositphotos)

Le texte d’aujourd’hui présente les apparitions de Jésus à ses disciples (20,19-23) et à Thomas (20,24-29), récits suivis d’une conclusion qui rapporte le but de l’évangéliste (20,30-31). Dans son épilogue, Jean donne deux précisions importantes. Il reconnaît avoir volontairement fait une sélection dans les faits concernant Jésus et il souligne la richesse inépuisable de son sujet (v. 30) afin d’instruire, de fortifier et d’approfondir la foi des membres de sa communauté pour qu’ils aient la vie éternelle (v. 31).

En se montrant à ses apôtres, Jésus désire affermir leur foi car son apparition débouche sur une mission : ils devront rendre présente dans le monde l’œuvre de salut qu’il a accomplie au cours de son séjour terrestre. Thomas, absent lors de cet événement, refuse de croire à la résurrection de Jésus sur la parole des autres disciples. Il veut vérifier par lui-même. Il désire, comme eux, expérimenter la présence du Ressuscité. Il exige des preuves palpables pour confesser sa foi en Jésus ressuscité. Ce compagnon de Jésus symbolise tous les disciples qui ont hésité avant de croire à la résurrection de Jésus (Mt 28,17 ; Mc 16,11-14 ; Lc 24,11). À l’instar des destinataires de l’évangéliste à la fin du 1^er siècle qui n’ont pas vu le Ressuscité, nous, les chrétiens et les chrétiennes d’aujourd’hui qui vivons dans le temps de l’absence physique du Christ, devons lire ce texte comme un récit qui nous est adressé puisque, à la différence des disciples privilégiés, nous ne verrons pas le Ressuscité. Le livre est là pour que, de la rencontre entre nous et l’écrit, naisse la Vie par la foi en Jésus, Messie et Fils de Dieu.
 
Béatrice Bérubé
Bibliste diplômée de l’Université du Québec à Montréal