Motivé par l’amour

25 avril 2021
Jean 10, 11-18
4^e dimanche de Pâques (B)

(photo © Depositphotos)

« Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. » L’évangile de ce dimanche nous rapporte l’un des nombreux discours en « je suis » du quatrième évangile. Pour bien comprendre ce que l’image implique, l’évangéliste oppose d’abord à l’image du berger celle du mercenaire qui n’a développé aucune relation de proximité avec les brebis dont il a la charge et qui abandonne le troupeau au moindre danger.

L’attitude de Jésus ressemble à celle de Dieu envers son peuple. Il guide et protège ses brebis même s’il faut donner sa vie pour éviter qu’elles se dispersent. Le bon pasteur, nous dit le texte à deux reprises, se dessaisit de sa vie, librement, pour ses brebis (10,11.15). L’allusion à la mort de Jésus sur la croix est évidente et sa motivation est plus explicite dans cet autre passage qui reprend (dans le texte grec) des termes identiques :

« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (15,13).

Motivée par l’amour, l’attitude de Jésus s’enracine dans sa relation particulière avec le Père. Et puisqu’il est « la porte » (10,7), nous sommes invités à communier à cette expérience unique de Jésus qui apporte le salut à toutes les nations car « il n’y aura qu’un seul troupeau et un seul pasteur » (10,13). Le sens de la mort de Jésus est ainsi précisé : elle assure l’avenir de la communauté qui se rassemble en son nom. Et puisqu’il a été élevé dans la gloire, ses disciples peuvent continuer de compter sur lui pour les guider : il demeure pour chacune de ses brebis « le bon pasteur, le vrai berger ».

Sylvain Campeau est bibliste et chargé de projets à l’OCQ. Il est aussi adjoint à la directrice pour la pastorale biblique à l’Office de l’éducation à la foi du diocèse de Montréal.