Quand le plus grand se fait le plus petit

17 octobre 2021
Marc 10, 35-40
29^e dimanche du Temps ordinaire (B)

(photo © Depositphotos)

Ce passage de l’Évangile de Marc met en scène deux disciples, Jacques et Jean, qui demandent à Jésus de siéger à ses côtés dans sa gloire. Ce dernier ne les réprimande pas, contrairement aux autres disciples, qui s’indigneront de leur requête, car ils y voient un désir d’être au-dessus d’eux. Jésus est cependant conscient du manque de connaissance des deux demandeurs – « Vous ne savez pas ce que vous demandez » (10,38a) – et, en bon pédagogue, il amorce un dialogue, d’abord avec les deux frères, puis avec l’ensemble des disciples, afin de leur enseigner ce qu’est un véritable disciple et ce que cela implique : être le meilleur des disciples, c’est se placer en dernier et être le serviteur de tous.

Cet enseignement de Jésus est très éclairant pour nous aujourd’hui. Pour être disciple du Christ, il ne s’agit pas de cocher la case « j’accepte », comme nous le faisons quand nous installons une application sur notre ordinateur ou notre téléphone intelligent, puis de dire par la suite « bon, c’est fait, je suis chrétien ». Être disciple du Christ est exigeant – « pouvez-vous boire la coupe que je vais boire? » (10,38b) – et demande une attitude au service de tous (10,44). Cette difficile exigence peut nous insécuriser. Mais, encore une fois, en bon pédagogue, Jésus rassure ses disciples de toutes les époques ; ils peuvent s’engager à sa suite avec confiance, car lui-même, le Fils de l’homme, l’être humain par excellence, le plus grand d’entre tous, s’est fait le plus petit, en servant et en donnant sa vie pour la multitude (10,45).

Francis Daoust, bibliste
Directeur de la Société catholique de la Bible (SOCABI)