Le grain qui meurt

21 mars 2021
Jean 12, 20-33
5 ^e dimanche du Carême (B)

(visuel ©Depositphotos)

Ce récit, centré sur un discours de Jésus, est dominé par le thème de la glorification à travers sa mort. En effet, Jésus avait auparavant annoncé que son décès était proche et que le Fils de l’homme serait élevé (3,14 ; 8,28). Toutefois, dans ce discours, il déclare pour la première fois… que son heure est venue, contrairement à ce que l’on observe en d’autres occasions (2,4 ; 7,30 ; 8,20). Cette heure évoque non seulement le passage pascal, mais aussi son aboutissement : elle est le moment fixé par Dieu pour la glorification du Fils à travers la mort.

Le chemin de la glorification évoqué par l’image du grain de blé (v. 24) symbolise Jésus lui-même : le grain qui meurt ne reste pas seul, mais il produit d’autres grains en abondance. La mort de Jésus est non seulement un passage obligé pour qu’il entre dans la gloire, mais elle est aussi la condition de la naissance et de la croissance de l’Église. La glorification de Jésus est le fruit de sa mission qui provoque le rassemblement de tous ceux et celles qui le rejoindront par la suite, grâce à la prédication des premiers chrétiens ; ce même fruit provoque aujourd’hui le rassemblement de toutes les personnes qui adhèrent à sa Parole.

Dans l’élévation de Jésus se joue le destin de tous les êtres humains et même la défaite du Prince de ce monde, l’adversaire du Père, désigné ailleurs sous le nom de Satan (Mt 4,10 ; Mc 3,26 ; Lc 10,18). La gloire du Père coïncide donc avec l’œuvre du Fils qui a manifesté aux hommes son nom (17,6), qui leur a donné sa Parole (17,14) et sa gloire (17,22), et par qui les croyant.e.s sont rassemblés et entrent dans la communion divine.

Béatrice Bérubé
Bibliste diplômée de l’Université du Québec à Montréal