Le prix des choses essentielles et le coût des non essentielles

10 janvier 2021
Isaïe 55, 1-2
Baptême du Seigneur (B)

(visuel © Depositphotos)

Les restrictions sanitaires et les confinements successifs que nous subissons depuis plusieurs mois sont le théâtre de plusieurs situations inusitées. Qui aurait pu prédire qu’un virus qui s’attaque à nos corps mettrait aussi en péril les opérations des petits producteurs locaux et des commerçants de proximité? En effet, ceux que nous côtoyions jadis au quotidien, sont désormais dans la misère et plusieurs ferment leurs portes de manière définitive, alors que les grandes bannières et les multinationales du commerce en ligne font des affaires d’or. Il n’est pas étonnant que certains d’entre nous soient de plus en plus pessimistes et enclins à dénoncer de telles injustices.

Au temps d’Isaïe, quelque chose de similaire a-t-il eu lieu? Le Seigneur s’est adressé ainsi à l’humanité sous la plume du prophète :

Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas? (Is 55,2)

Cette question dure recèle pourtant en elle une note d’espoir, un rappel qui ramène le disciple du Christ aux dimensions les plus essentielles : l’amour que Dieu lui porte (1 Jn 3,1) et l’amour qu’il manifeste à l’endroit de son prochain (1 Jn 5,1-3). Voilà des réalités inébranlables que les aléas de la situation actuelle n’arriveront pas à occulter (1 Jn 1,5). L’économie est peut-être sens dessus dessous, mais le cycle de la nature féconde et nourricière qui révèle la présence de Dieu demeure immuable (Is 55,10 11 ; Mt 6,26).

Serge Cazelais
Bibliste et historien des religions