Une relation d’affection

12 janvier 2020
Matthieu 3, 13-17
Baptême du Seigneur (A)

(photo ©Depositphotos)

Tout de suite après le baptême, au moment où Jésus émerge de l’eau, une voix venue du ciel déclare :

« Celui-ci est mon fils, le bien-aimé, en qui je trouve ma joie. » (Matthieu 3,17)

Dans l’Ancien Testament, le terme ben « fils » était parfois employé afin de souligner le caractère affectueux d’une relation. À titre d’exemple, le vieux prêtre Éli appelle le jeune prophète Samuel « mon fils », bien qu’il n’existe pas de lien filial entre les deux personnages (1 Samuel 3,6.16). Pour la même raison, Dieu s’adresse souvent au peuple d’Israël en employant ce terme : « Quand Israël était jeune, je l’ai aimé; et de l’Égypte j’ai appelé mon fils. » (Osée 11,1) Mais ce fut la déception pour Dieu, car à plusieurs moments de son histoire, Israël ne se montra pas digne de sa tendresse : « Je pensais que tu m’appellerais ‘mon père’ et que tu ne te détournerais pas de moi. » (Jérémie 3,19)

En appelant Jésus « mon fils », la voix céleste entendue lors du baptême vient donc qualifier la relation qui unit Dieu et Jésus. Il s’agit d’une relation d’affection et de tendresse. De plus, la précision « en qui je trouve ma joie » indique que Dieu se réjouit d’avoir enfin trouvé un fils entièrement fidèle à son amour. Mais loin de se limiter à Jésus, cette relation de profonde affection est celle que Dieu désire établir avec chacun.e d’entre nous. À la suite de Jésus, nous sommes nous aussi invité.e.s à construire avec Dieu une relation personnelle de véritable tendresse et à agir de manière à nous rendre dignes de son amour, en évitant le plus possible les fautes… qu’il saura heureusement nous pardonner.

Francis Daoust, bibliste
Directeur de la Société catholique de la Bible (SOCABI)