De la détresse à l’amour

16 juin 2019
Dimanche de la Sainte Trinité (C)
Romains 5, 1-5

(photo ©Depositphotos)

La détresse n’a rien d’attirant, pas plus que tout ce qui se cache derrière le mot grec utilisé ici : pression, oppression, tribulation. Notre premier réflexe est de la fuir, ce qui est bien inutile puisqu’elle s’impose tôt ou tard à nous.

Paul propose de l’intégrer dans un parcours théologal, c’est-à-dire relié à Dieu. Ce cheminement est ponctué des dons de la Trinité. La fidélité (ou foi) du Christ jusqu’à la croix nous réconcilie avec Dieu. Nos blessures relationnelles sont guéries et nous pouvons nous établir dans cette grâce de paix pourvu que nous accueillions dans la foi ce don du Christ. Dès lors, cette détresse si redoutable et si redoutée ne nous anéantit plus. Nous pouvons l’habiter sans chercher à la fuir. Nous entrons dans une persévérance qui devient, à l’épreuve du temps, vraie vertu, expérimentée, vérifiée. Elle fleurit alors en « espérance ».

Cette espérance est le dernier jalon qui conduit à l’amour, le don par excellence. C’est l’Esprit Saint qui le déverse dans nos cœurs. Il peut s’y épanouir puisque c’est le lieu parfait pour l’accueillir ; notre cœur est ce centre de nous-mêmes où nous faisons les choix fondamentaux de notre vie. Paul est fidèle à lui-même en faisant de l’amour le point d’aboutissement de l’itinéraire. Ne disait-il pas déjà à ses chers Corinthiens que c’était « la plus grande des trois » (1 Co 13,13)? Les trois, ce sont la foi, l’espérance et l’amour (ou charité), ce trio qu’on appelle « vertus théologales ». Elles définissent un mode de vie proprement chrétien. Demandons à la Trinité d’y aspirer de tout notre cœur!

Anne-Marie Chapleau
Bibliste et professeure à l’Institut de formation théologique et pastorale de Chicoutimi