Le Dieu des vivants

10 novembre 2019
32^e dimanche du Temps ordinaire (C)
Luc 20, 27-38

(visuel©Deopositphoto).

Dans ce passage de l’Évangile, nous assistons en direct à une joute oratoire entre Jésus et les Sadducéens qui veulent le piéger sur la question de la résurrection car ils n’y croient pas, du moins pas de la même façon que les Pharisiens et Jésus. D’où cette histoire farfelue qu’ils lui racontent. C’est intéressant car cela nous permet de voir comment Jésus comprend la résurrection des morts. Sa réponse est claire : « Ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part à la résurrection… sont pareils aux anges. Ils sont fils de Dieu. » Selon lui, après la mort, nous devenons des êtres spirituels vivant auprès de Dieu, c’est-à-dire qui vivent dans le monde de Dieu. Dans ce contexte de vie nouvelle où la mort est vaincue, la sexualité et la fécondité sont devenues inutiles. En d’autres termes, Jésus affirme que la résurrection n’est pas une simple réanimation des corps. C’est pourquoi les questions charnelles n’y ont pas leur place. Paul explique le même phénomène dans sa Première lettre aux Corinthiens (15,35-44).

Mais pour nous, la phrase-clé à retenir cette semaine est cette déclaration de Jésus : « Dieu n’est pas le Dieu des morts mais des vivants. » Là doit porter notre réflexion. Quelle sorte de vivantes ou de vivants sommes-nous? Que faisons-nous de notre vie, de ce don de Dieu? La mettons-nous au service de la création, en particulier au service de nos frères et sœurs? Pour le Juif Jésus, être vivant, c’est tenir compte de l’autre et tenir compte de l’autre selon lui, c’est tenir compte de Dieu. Voilà un bon signe de discernement pour savoir si nous faisons partie des vivants ou des morts. Si nous faisons partie des vivants, alors la meilleure façon de célébrer notre chance de vivre est de remercier notre Dieu et de lui rendre grâce. Alléluia!

Christiane Cloutier Dupuis
Détentrice d’un doctorat en sciences religieuses (UQÀM)