Rejet ou compassion

15 septembre 2019
24^e dimanche du Temps ordinaire (C)
Luc 15, 1-10

(visuel ©Depositphotos)

L’Évangile d’aujourd’hui renvoie à notre réalité religieuse. Car notre Église a le même problème que les pharisiens et les scribes du temps de Jésus vis-à-vis ceux que l’on nomme « pécheurs publics », ceux dont le comportement extérieur va à l’encontre des enseignements religieux ou moraux de leur religion. Pour nous, ce sont les divorcés remariés, les homosexuels et les femmes ayant subi un avortement qui sont exclus du pain eucharistique, devenu avec les siècles, le « pain des purs et des forts ».

Pharisiens et scribes ne comprennent pas pourquoi Jésus accueille et mange avec des collecteurs d’impôts et des pécheurs publics. Connaissant leur mentalité et leur façon de penser, Jésus préfère l’approche pédagogique à la confrontation. Il est venu pour tous et toutes : il se soucie donc de ces hommes pieux, esclaves de la doctrine. Il veut qu’ils saisissent pourquoi il agit ainsi. Avec doigté, en bon pédagogue, il les amène, par le biais de trois histoires, dans un ailleurs où ils ne se sentent ni menacés ni jugés. Ce qui leur permet d’écouter avec grand intérêt ces histoires de brebis perdue/retrouvée, drachme perdue/retrouvée et fils perdu/retrouvé.

Jésus veut faire comprendre que l’être humain est sans prix pour Dieu. Sa joie, c’est de voir cet humain retrouver son chemin ou sa place. Mais pour cela, il faut que d’autres humains aillent vers lui avec compréhension et compassion. Laissons-nous interpeller par Jésus et revisitons les jugements que l’on porte sur ceux qui nous dérangent.

Christiane Cloutier Dupuis
Détentrice d’un doctorat en sciences religieuses (UQÀM)