Résister à la tentation

10 mars 2019
1^er dimanche du Carême (C)
Luc 4, 1-13

(visuel ©Depositphotos)

Dans ce récit, le diable tente Jésus à trois reprises pour qu’il prenne ses distances vis-à-vis de Dieu. À s’éloigner de lui (première tentation), à attribuer au tentateur une souveraineté qui n’appartient qu’à Dieu (deuxième tentation) et à se servir de la puissance de Dieu dans son propre intérêt (troisième tentation). Jésus résiste à ces  tentations. Il ne s’autorise pas de son titre de « Fils de Dieu » pour s’octroyer des privilèges ou pour faire des coups d’éclat. Il refuse un miracle comme celui de la manne, il n’accepte pas de mettre Dieu en demeure de le sauver magiquement par un prodige et il renonce à s’asservir au tentateur pour dominer politiquement le monde. À ces trois propositions du diable, Jésus riposte par des arguments tirés des Écritures (Dt 8,3 ; 6,13 ; 6,16).  En résistant aux tentations, Jésus aime Dieu de tout son cœur (pains), de toute sa vie (faîte du Temple) et de toute sa force (les biens, les royaumes ; voir Dt 6,5). Par son attitude, Jésus ouvre un chemin sur lequel il invite les chrétiens à le suivre.

Étant profondément convaincu que les êtres humains sont soumis aux attaques du diable et qu’ils en souffrent (13,16 ; Ac 10,38 ; 26,18), Luc présente cette scène afin d’encourager les chrétiens de sa communauté et ceux d’aujourd’hui à suivre l’exemple de Jésus. En ce 21^e siècle, la tentation de délaisser Dieu (v. 7) est forte pour l’homme ou la femme qui œuvre dans le domaine du pouvoir temporel comme dans celui de l’argent puisque la politique et l’économie deviennent le terrain d’un engagement existentiel. Peut-on demander à Notre Père de «ne pas nous laisser entrer en tentation» ?

Béatrice Bérubé
Bibliste diplômée de l’Université du Québec à Montréal