Promouvoir la paix et la justice

9 décembre 2018
2^e dimanche de l'Avent (C)
Baruch 5, 1-9

(photo ©Depositphotos)

L’extrait de la lettre de Baruch me pose question. Comment la Jérusalem d’aujourd’hui peut-elle être associée à la paix et à la justice? Cette année encore, les tensions entre Juifs et Arabes continuent de s’exacerber par des événements comme le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem. Ironiquement, la ville qu’on appelle « sainte » est connue comme le symbole même de la division.  

Cette image ambigüe de Jérusalem se retrouve dans le Nouveau Testament. C’est le roi Hérode, dont le palais est à Jérusalem, qui cherche à tuer Jésus dès sa naissance en Matthieu. C’est aussi dans cette ville que Jésus sera crucifié. En revanche, en Luc et Jean, les apparitions du ressuscité se situent à Jérusalem et c’est à partir de là que le message de l’évangile se répandra aux quatre coins du monde selon les Actes des Apôtres.

La lettre de Baruch porte aussi deux images contrastantes par rapport à Jérusalem. La première partie de cette lettre souligne le péché des habitants et des dirigeants de Jérusalem qui a mené à la destruction de la ville par les Babyloniens. Cette destruction est montrée en exemple pour exhorter les lecteurs à renouveler leur alliance avec Dieu. Ainsi, la fin de la lettre regarde vers le futur avec espoir : la ville de la destruction et du péché deviendra une image de la paix et de la justice divine.

Si les tensions à Jérusalem aujourd’hui n’ont pas d’impact sur notre quotidien, les revendications pour la justice et la paix devraient toutefois nous interpeller. Les tensions créées par l’injustice et la haine éclatent aussi dans nos milieux. Des gens proches de nous subissent ces tensions et le temps de l’Avent est un moment propice pour devenir des agents de justice et de paix.

Sébastien Doane
Professeur en études bibliques, Université Laval