La vie spirituelle comme écosystème

Jean 7, 37-39
Pentecôte (messe de la veille au soir)
20 mai 2018

(Illustration © Depositphotos)

Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi ! Comme dit l’Écriture : De son cœur couleront des fleuves d’eau vive.  (Jn 7,37-38)

Les auditeurs de Jésus ne se sont sans doute pas sentis dépaysés en l’écoutant comparer l’Esprit saint à venir à un fleuve. Le Jourdain coule à travers les terres évoquées dans les évangiles. Un seul exemple tiré de l’Écriture suffit pour inspirer l’imaginaire des croyants, celui du Jardin d’Éden qui est irrigué par un immense courant d’eau (Gn 2,10). Les Québécois comprennent aussi bien cette réalité. En effet, dans une contrée comme la nôtre qui est traversée par le Saint-Laurent, nous sommes sensibles à la force d’une part, mais aussi à l’équilibre fragile d’un grand fleuve qui constitue une source d’eau potable pour de nombreuses communautés, qui grouille de vie marine, qui nourrit ses berges, qui irrigue nos champs et bien plus encore!

Pensons aux heurts que nous faisons subir à cette source de la vie terrestre, par exemple, en y déversant directement nos égouts ^note 1... On nous parle régulièrement qu’une espèce phare comme le béluga est en déclin, mais que penser des plus petites, celles qui sont moins visibles, mais qui sont à la base de toute la chaîne alimentaire, comme la crevette ^note 2? Combien la vie se révèle fragile!

Dans l’Évangile, Jésus qui utilise l’image d’un réseau fluvial suggérerait-il que notre vie spirituelle est un écosystème dont nous devons prendre soin? C’est non seulement ce qui sort du cœur des croyants, ce « fleuve d’eau vive » qui nourrit la vie, mais aussi ce qui est le fondement de sa source : venir à lui et boire, croire en sa parole!

Serge Cazelais
Chargé de cours, Faculté de théologie, Université St-Paul, Ottawa

 

NOTES