Une réponse inattendue à une lointaine question

Jean 15,1-8
5^e dimanche de Pâques
29 avril 2018

(photo © Josée Richard)

L’évangile est un court extrait d’un long échange que Jésus fit avec ses disciples, lors du dernier repas avant sa mort (Jn 13-17). Le premier verset donne le ton : « Sachant que son heure était venue de passer de ce monde vers le Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, [Jésus] les aima jusqu’au bout. » (13,1) Après leur avoir lavé les pieds, il leur partage, avec un réalisme sans déni ni jugement, l’épreuve qui s’en vient pour lui, puis pour eux. En même temps, avec une profondeur libératrice, il leur livre « ses paroles », le cœur de sa vie, comme un trésor vivifiant par-delà le deuil : « comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres » (13,24). 

En Jn 15,1-8, au milieu de cette conversation, Jésus fait écho à la première rencontre avec deux de ses disciples (1,35-51). Ceux-ci lui avaient demandé : « Où demeures-tu ? » (1,38) À l’époque, il avait répondu : « Venez et vous verrez. » Ils semblaient avoir reçu leur réponse. Aujourd’hui, Jésus reprend le même verbe « demeurer » en le répétant pour révéler sa demeure véritable ainsi que son désir intime et missionnaire. Il demeure en nous et nous invite à demeurer en lui, en recueillant ses paroles comme un chemin de transformation continuelle pour oser nous laisser aimer et nous aimer les uns les autres, concrètement, largement.

Sr Marie de Lovinfosse CND
Professeure invitée à l’Institut de formation théologique de Montréal et à l’Institut de pastorale des Dominicains