Qui sème dans les larmes, moissonne dans la joie

28 octobre 2018
Psaume 125
30^e dimanche du Temps ordinaire

(photo ©Depositphotos)

Contrairement aux divinités des nations païennes, le Dieu d’Israël se préoccupe concrètement de son peuple. Loin d’être une quelconque force distante et détachée d’Israël, il s’investit personnellement dans l’histoire bien concrète de celui-ci. Le Psaume 125 témoigne bien du contexte historique précis dans lequel Dieu accompagne son peuple : celui de l’exil à Babylone et du retour à Jérusalem. L’exil fut le moment le plus tragique de toute l’histoire ancienne du peuple d’Israël, car celui-ci avait tout perdu : son pays, sa capitale, son roi et son temple. La peine ressentie par les exilés était des plus profondes, car ils pouvaient même aller jusqu’à penser que Dieu les avait abandonnés.

Or l’exil s’avéra être, pour Israël, une période particulièrement salutaire, car, plutôt que de se laisser aller au désespoir, les exilés réfléchirent aux causes de l’exil et approfondirent grandement leur foi. C’est donc dans une joie débordante qu’ils revinrent à Jérusalem. L’intensité de la joie du retour ne pouvait se mesurer qu’à l’intensité de la peine du départ.

L’expérience du peuple d’Israël invite les croyants de toutes les époques à ne pas désespérer face aux épreuves. Le Psaume 125 rappelle même qu’il faut semer dans les larmes afin de moissonner dans la joie. Car Dieu est toujours présent avec nous, même durant les périodes d’épreuve les plus difficiles, pour ne pas dire particulièrement dans les périodes les plus troublées. Car les moments de difficultés, aussi pénibles puissent-ils être, sont souvent des terreaux fertiles en vue de la plus heureuse des moissons.

Francis Daoust, bibliste
Directeur de la Société catholique de la Bible (SOCABI)