Être dénudé par la Parole de Dieu

14 octobre 2018
Hébreux 4, 12-13
28^e dimanche du Temps ordinaire

(photo ©Depositphotos)

Attention, l’extrait de la lettre aux Hébreux parle de violence et de nudité, nous préférons vous en avertir… En effet, deux images provocantes attribuent des actions surprenantes à la Parole de Dieu. D’abord, la Parole est présentée comme une épée particulièrement tranchante. Mais, qu’est-ce qui est tranché par cette Parole? C’est nous! Nous sommes symboliquement sectionnés par la Parole qui coupe âme, esprit, jointures et moelles. Bien sûr, cette image n’est pas à comprendre de façon littérale. La fin du verset précise que le tranchant de cette Parole réside dans le jugement divin de nos pensées.

 

La deuxième image opère sous un autre registre. La Parole de Dieu est présentée avec le sens de la vue. Tout est nu devant son regard. Personne ne peut échapper à sa vue. Alors que la traduction liturgique adoucit le texte en disant que nous sommes « soumis à son regard », une traduction plus littérale est que la Parole de Dieu maitrise chacun en le prenant par le coup. L’image est scandaleuse : le regard de la parole nous dénude et nous saisit de façon violente!

Deux images fortes pour marquer notre esprit. On peut résister et dénoncer cette présentation de la Parole de Dieu qui coupe, dénude et contrôle par la force. En effet, ces images ont quelque chose d’inacceptable. On peut aussi accepter d’entrer dans la logique de ces métaphores qui nous incitent à être vulnérables devant la Parole. Prendre au sérieux la Parole de Dieu ne laisse personne indemne. Elle nous transforme en profondeur.

Sébastien Doane
Professeur en études bibliques, Université Laval