Osons-nous cheminer en vue d’une véritable rencontre ?

7 octobre 2018
Genèse 2, 18-24
27^e dimanche du Temps ordinaire

(photo ©Depositphotos)

Telle qu’elle est traduite par la Bible de la liturgie, la parole de Gn 2,18 a de quoi nous faire sursauter… « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je vais lui faire une aide qui lui correspondra. » L’homme (masculin) est-il au centre de la création de Dieu? L’avènement de la femme est-il subordonné au bien-être de l’homme? Est-ce cela le projet de Dieu? Une étude approfondie de la Parole de Dieu, à partir du texte hébreu, dévoile une perspective vivifiante : « Il n’est pas bon que l’être humain – incluant l’homme et la femme – soit seul. Je vais lui faire un secours co-répondant. [1] » Ailleurs dans la Bible, le mot « secours » est réservé à Dieu seul dans des enjeux de vie et de mort. Dans le second récit de création (Gn 2,4b-24), l’être humain est à l’origine indifférencié. L’humain tout juste ébauché doit encore faire l’apprentissage de l’altérité et de la relation. En distinguant l’homme et la femme, Dieu offre la possibilité, si nous le voulons, d’accéder à une véritable rencontre à travers laquelle il se révèle, dans l’accueil mutuel de la vulnérabilité et de la solidarité. La suite du récit et notre expérience manifestent que, même si nous le voulons, cette rencontre ne va pas de soi et se présente comme le chemin de toute une vie.

Marie de Lovinfosse, cnd
Professeure invitée à l’Institut de formation théologique de Montréal et à l’Institut de pastorale des Dominicains

[1] NDLR : traduction de l’auteure cherchant à rendre les nuances du texte de la Bible hébraïque.