De Ninive à Washington

21 janvier 2018
Jonas 3,1-5.10
3^e dimanche ordinaire (Année B)

( ©Depositphotos)

Malgré sa résistance légendaire, Jonas est témoin d’une conversion improbable des habitants de Ninive. Devant cette transformation des ninivites, il manifeste une rage. Dieu lui fera changer de paradigme, et convertira son regard. Jonas y découvre que tout être a le droit vivre dignement et que les changements peuvent survenir là où on ne les attendait aucunement. Cela offre un espoir pour que l’avenir se construise autrement en s’appuyant sur l’ouverture à la pluralité, l’accueil des voix marginales et la confiance en la vie.

Un tel changement constitue l’enjeu principal de la parabole que constitue le livre de Jonas. Dans le récit, Dieu envoie Jonas prêché à Ninive. L’ironie critique de l’esprit de l’époque, s’illustrerait par cette analogie : C’est comme si une personne paysanne de la Corée du Nord se rendait à Washington pour inviter la Maison-Blanche à se convertir à la diversité des opinions, des modes de vie et à renouer avec les engagements environnementaux du traité de Paris sur les bouleversements climatiques.

En d’autres mots, la conversion porte davantage sur la disposition intérieure à s’ouvrir et accueillir la nouveauté insoupçonnée qui se fait parole de Dieu pour aujourd’hui. Cela invite à discerner les chemins de vie au cœur même des difficultés apparemment insurmontables des routes mortifères contemporaines qui semblent insolubles: économiques, politiques, sociales et écologiques. Cela nécessite un changement de paradigme, pour reprendre une expression à la mode, c’est-à-dire la construction d’un nouveau regard qui change radicalement tout l’être. En ce sens, changer de paradigme et se convertir sont en quelque sorte des synonymes.

Patrice Perreault
Granby