Une nouvelle naissance contagieuse

24 juin 2018
Luc 1, 57-66.80
Nativité de saint Jean-Baptiste

( photo © courtoisie de l’auteure)

Tous ceux qui apprenaient [ces événements] en étaient frappés et disaient : « Que sera donc cet enfant ? »
Luc 1, 66

L’évangile de Luc commence de façon originale par l’histoire d’un couple avancé en âge. Apparemment tout se passait bien : « Ils étaient justes aux yeux de Dieu et observaient irréprochablement les lois et les décrets du Seigneur. » (Lc 1,5) Cependant, la suite du récit montre que Zacharie manque de foi dans la parole du Seigneur lui révélant que sa femme enfantera un fils (1,13-20). Quant à Élisabeth, elle se considérait humiliée parmi ses contemporains pendant ce long temps où elle n’avait pas eu d’enfant et, même une fois enceinte, elle demeure cachée (1,23-24). Ce qui opère le basculement, ce n’est donc pas l’arrivée de l’enfant tant désiré, mais l’élan ardent de foi de Marie vers la maison de Zacharie et sa parole de salutation à Élisabeth, aussitôt suivie du saut de Jean dans le ventre de sa mère, puis du cri de bénédiction de celle-ci (1,39-45). Élisabeth n’a plus besoin de se cacher. Sa voix retentit avec force. Elle est une femme nouvelle, non plus dans l’ombre de son mari, mais en alliance avec lui pour collaborer au projet inédit de Dieu. Au moment de nommer l’enfant, Élisabeth intervient à l’encontre des us et coutumes et annonce le nom dévoilé par le messager du Seigneur (1,59-61). À son tour, Zacharie se lève et confirme (1,63-64). Il sort du silence de l’incroyance et de la monotonie. Il est un homme nouveau, non plus enfermé dans ses raisonnements, mais héraut des merveilles de Dieu. Une nouvelle naissance aussi nous attend aujourd’hui...

Marie de Lovinfosse, cnd
Professeure invitée à l’Institut de formation théologique de Montréal
et à l’Institut de pastorale des Dominicains