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L’aveugle-né

Jean 9,1-41 : 4e Dimanche du Carême (Année A)

Ce magnifique récit tiré de l’Évangile de Jean, dont le personnage central est un aveugle de naissance, est l’occasion d’un enseignement important sur le juste rapport qu’il doit y avoir entre pratique religieuse et la pratique humanitaire.

Jésus guérit un aveugle, que l’on est habitué de voir mendier chaque jour. Or, il accomplit ce geste de compassion le jour du sabbat, alors qu’il est interdit de guérir ce jour-là. Les autorités religieuses représentées, dans ce texte, par les Pharisiens s’insurgent alors contre Jésus. Il ne peut être un homme de Dieu, prétendent-ils, puisqu’il enfreint la règle du sabbat.

Cet épisode offre un exemple éloquent de ce qui se produit quand la pratique religieuse perd son sens initial et que l’obligation cultuelle prend le pas sur la pratique humanitaire. Quand le culte a préséance sur la charité fraternelle; quand il devient une fin en soi.

Il suffit pourtant de relire attentivement chacun des quatre évangiles pour se rendre compte que ce n’est pas la pratique religieuse qui est l’axe central de la mission de Jésus, mais la pratique humanitaire où il s’emploie toujours à promouvoir la dignité des personnes. Or, les actes de délivrance opérés par Jésus en faveur des hommes et des femmes atteints de maladies sont toujours en vue de leur redonner pleine jouissance de leur vie. Ce, pour tous les hommes, les femmes, les étrangers, les pauvres, les malades et les pécheurs. Oui, même pour les pécheurs. Pour Jésus, se mettre au service de Dieu signifie d’abord et avant tout, se mettre au service du prochain. Pratiquer la justice envers tous. Pour Jésus, servir Dieu, c’est un mode de vie d’abord, qui se célèbre ensuite dans une pratique relligieuse, si on le désire. Mais ce n’est pas une obligation, comme le démontre Matthieu 24 : « J’avais faim… j’étais nu… j’étais en prison… » Mais jetons encore un coup d’œil au texte de Jean et voyons la finesse qui s’en dégage au fil de son déroulement. Tout se joue sur deux tableaux. Au début, l’homme est physiquement aveugle; les pharisiens, eux, voient clairement. À mesure, qu’on l’interroge, le miraculé voit de plus en plus clair en ce qui a trait à l’identité de Jésus. Quand on lui demande comment les choses se sont passées, il parle de celui qui l’a guéri en ces termes : « L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue… » (v. 11). Quand on le questionne encore : « Et toi, que dis-tu de celui qui t’a ouvert les yeux? Il répondit : C’est un prophète. » (v. 17) Et plus le récit avance, plus la foi du miraculé se précise, jusqu’à ce moment où il se prosterne devant Jésus et professe sa foi en lui : « Je crois, Seigneur ». Jusqu’à ce que, ironiquement, les Pharisiens se questionnent à savoir s’ils ne seraient pas, eux, aveugles du fait de ne pas saisir les paroles de Jésus.

Ainsi, les Pharisiens, ceux-là qui, au début du texte, prétendent détenir la vérité de Dieu, deviennent, au fil du récit, les véritables aveugles puisqu’ils ne savent pas reconnaitre les œuvres de Dieu en Jésus.

Odette Mainville, bibliste
professeure honoraire retraitée de la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Montréal 

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