Un christianisme infiniment précieux
Henri Derroitte, Jean-Paul Laurent et Gilles Routhier (dir.)
Un christianisme infiniment précieux. Mélanges de théologie pratique offerts au père André Fossion, Namur/ Paris/ Montréal, Lumen Vitae/ Novalis (coll. Théologies pratiques) , 2015, 402 pages.
ISBN : 9782896882038
Recension
Cet ouvrage de théologie pratique a été construit comme un hommage à la longue et fructueuse carrière de professeur et de chercheur d’un jésuite belge, le père André Fossion. (…) Cet ouvrage qui lui est offert en reconnaissance pour sa personnalité et sa fécondité intellectuelle reprend, à partir des grandes problématiques travaillées par André Fossion, cinq thématiques :
- Lire la parole de Dieu aujourd’hui;
- Développer une théologie de la catéchèse raisonnée et libre;
- Parler de Dieu en termes de désirabilité;
- Engager le christianisme à servir la quête d’humanisation et de croissance d’une société pluraliste (entre autres dans le monde scolaire et dans les engagements sociaux);
- Faire valoir le charisme ignacien et la pédagogie jésuite [1].
Les vingt-six (26) articles offerts dans ce florilège s’enracinent dans l’héritage qu’a laissé le père Fossion et poursuivent de manière originale son projet, posant un regard décapant sur les pratiques et le contexte actuels pour proposer de nouvelles avenues à emprunter. En lisant cet ouvrage, on assiste bel et bien à un acte de transmission de l’œuvre d’André Fossion, qui a marqué de nombreux théologiens, responsables pastoraux et catéchètes. Or « c’est bien la question de la transmission qui traverse l’itinéraire intellectuel d’André », souligne Henri Derroitte, dans l’« Ouverture » [2].
J’attire votre attention sur trois articles qui m’ont semblé particulièrement inspirants – voire interpellants – pour notre réflexion sur les défis actuels de la catéchèse chez nous, alors que nous souhaitons prendre le « tournant missionnaire des communautés chrétiennes » [3] à l’invitation du pape François de devenir une « Église en sortie » [4] :
Dominique Martens, « Lire la Bible en catéchèse? Plus sans préalable! », pages 45-60 : Cet article jette en quelque sorte un pavé dans la mare du consensus contemporain sur la place centrale de la Bible en catéchèse : « Faut-il en catéchèse continuer à ouvrir le vieux livre? Et si oui, à quelles conditions? » L’auteur met en évidence les difficultés que pose la Bible à nos contemporains et propose des pistes pour développer une catéchèse biblique qui les prenne au sérieux.
Luc Aerens, « La pertinence pastorale du langage théâtral religieux burlesque », pages 185-204 : Après avoir tracé à grands traits les différents rapports du christianisme à l’humour dans l’histoire, l’auteur propose quelques pistes de réflexion sur l’apport des arts burlesques à la pastorale, une réflexion qui s’appuie des « traces burlesques » décelées dans la Bible et la liturgie.
Sophie Tremblay, « Dieu pour les enfants du troisième millénaire? », pages 261-273 : En écho aux résistances ou objections contemporaines à la question de Dieu recensées par André Fossion dans son livre Dieu désirable [5], l’auteure formule cinq types de résistances et objections de la génération Z à partir de son expérience de catéchète et de théologienne. Elle pose un regard évangélique sur ces résistances qu’elle interprète comme de nouvelles ouvertures mettant au défi la catéchèse contemporaine. Elle nous laisse sur deux pistes catéchétiques qui méritent d’être explorées. Bonnes et fructueuses lectures!
Suzanne Desrochers, adjointe au directeur
Office de catéchèse du Québec
NOTES
[1] Quatrième de couverture de l’ouvrage.
[2] Page 7.
[3] AECQ, Conseil des communautés et ministères, janvier 2016.
[4] Expression puisée dans l’exhortation apostolique du pape François intitulée La joie de l’Évangile.
[5] FOSSION, André, Dieu désirable. Proposition de la foi et initiation, Montréal/Bruxelles, Novalis/Lumen Vitae, Collection « Pédagogie catéchétique », no 25, 2010, 294 p. Voir la recension.