Le catéchuménat et la liturgie

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Les « initiations » ont souvent mauvaise presse. Par exemple, celles qu’on impose aux étudiants et étudiantes des collèges et des universités marquent les mémoires par les gestes disgracieux qui les ponctuent. L’initiation chrétienne que met en oeuvre le catéchuménat se caractérise au contraire par toute une gamme de gestes « gracieux ». Ils le sont par la solennité du cadre liturgique dans lequel ils sont célébrés et aussi parce qu’ils communiquent la grâce ineffable de Celui qui appelle les catéchumènes à passer « des ténèbres à son admirable lumière ».

Catéchèse et liturgie s’entremêlent tout au long du parcours catéchuménal. Chacun de ses quatre temps est soudé au suivant par une célébration. Ainsi le temps de l’évangélisation culmine dans la célébration de l’entrée en catéchuménat. Le temps du catéchuménat aboutit dans la célébration de l’appel décisif et l’inscription du nom. Le temps de la purification et de l’illumination prépare immédiatement à la célébration des sacrements de l’initiation chrétienne. Le temps de la mystagogie appelle la réitération de l’eucharistie, en particulier celle du dimanche, et la participation aux autres manifestations liturgiques de l’Eglise.

L’itinéraire des catéchumènes est aussi jalonné de d’autres rites. Par exemple, à l’occasion des catéchèses, des liturgies de la Parole, des exorcismes et des bénédictions initieront les futurs baptisés à la vie chrétienne. La tradition du Credo et de la prière du Seigneur (Notre Père), la pratique de la signation de la croix, le rite des scrutins, le geste de l’Effétah et l’onction avec l’huile des catéchumènes toucheront leurs sens d’une manière inoubliable. C’est que durant le catéchuménat, la liturgie est particulièrement corporelle et « sensible  ». L’ouïe, la vue, le toucher, l’odorat sont mis à contribution. On touche la tête, les oreilles, les lèvres, les yeux, le coeur, les mains, la poitrine pour que les « élus » tendent vers l’eau et la lumière baptismales. La liturgie catéchuménale regorge de gestes, de paroles, de symboles, de déplacements, d’engagements, de témoignages. Toute la communauté est concernée dans ses assemblées et à travers ses ministres et délégués : curé, parrains et marraines, évêque, famille, chantres, musiciens. De plus, épousant les variations du temps liturgique (liturgies du Carême, fêtes pascales, temps pascal), le catéchuménat trouve dans la liturgie un lieu d’intégration, d’expression et d’approfondissement.

Bref, dans l’itinéraire catéchuménal, la liturgie joue pleinement son rôle de « source et sommet de la vie chrétienne » souhaité par Vatican II. Du coup, toute la communauté profite de ce cheminement pour renouveler ses engagements et se rafraîchir de la brise apportée par les néophytes.

Alain Roy

Cet article avait été publié dans le Contact catéchuménat, septembre / octobre 2006.
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