L’accueil de l’autre : un défi missionnaire

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Les membres des assemblées célébrantes du dimanche ont pour la plupart grandi dans une société majoritairement chrétienne que les catéchumènes n’ont pas connue. L’accueil de personnes qui demandent à devenir chrétiennes questionne les habitué(e)s de la paroisse : pourquoi les sympathisant(e)s demandent-ils le baptême? Pourquoi la préparation aux sacrements est-elle si longue ?  Pourquoi les personnes en cheminement catéchuménal sont-elles envoyées après la prière universelle ?  Pourquoi la démarche de ces personnes est-elle différente de celle des enfants ?  Une question les résume toutes : « Qu’est-ce qui vient de se passer ce matin? »   Voilà le grand mystère qui méduse les participant(e)s à l’eucharistie.

La plupart d’entre nous sommes maintenant familiers avec le regroupement des paroisses et sa conséquence la plus visible : les membres de l’équipe pastorale sont au service de plusieurs communautés et les prêtres visitent chaque lieu de culte à tour de rôle. Cette nouvelle réalité pose un défi supplémentaire au moment d’accueillir un(e) sympathisant(e) qui n’a pas d’appartenance à une communauté spécifique. Face à ces difficultés, notre Unité pastorale a décidé d’initier plusieurs communautés à cette nouvelle réalité au cours du cheminement de la personne qui demande le baptême.  Cette option ne constitue pas une voie facile, mais nous essayons de faire œuvre missionnaire dans la même foulée.

Dans cet esprit, nous vivons les étapes du cheminement catéchuménal d’une personne avec le même président d’assemblée mais dans différentes églises selon l’assignation de ce président, ce qui nous permet de respecter les limites des prêtres collaborateurs qui ne se sentent pas à l’aise dans ce type de liturgie.  En visitant divers lieux de culte mais toujours avec le même prêtre, il est intéressant de voir se développer une complicité entre le prêtre et le futur baptisé.

Pour aider les paroissien(ne)s à mieux comprendre de notre approche, nous avons fait paraître un article mensuel sur le sujet dans le bulletin paroissial et quelques journaux locaux, et le président de l’assemblée présentait le sens de la célébration à chaque occasion. Depuis tout ce déploiement, nous recevons un meilleur accueil dans les communautés. Beaucoup d’éducation et de sensibilisation seront encore requises, mais nous recevons tant de demandes, dont plusieurs étaient encore impensables il y a quelques années : demandes de conversion, de réinsertion, etc.  Notre grand défi demeure de répondre à cette question : « Comment éduquer les membres de nos communautés à accueillir de nouveaux membres sans heurt, en rendant grâce pour tout ce que L’Esprit de Dieu souffle dans les cœurs » ?

Diane Rousseau, agente de pastorale
Unité pastorale Chutes-Chaudière, diocèse de Québec