La place de l’accompagnement individuel dans une démarche catéchuménale

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Lorsqu’on prépare des adultes au baptême, on constate tout de suite la grande diversité des parcours individuels qui les ont menés à demander ce sacrement. Certains arrivent avec peu de connaissances catéchétiques, d’autres ont eu une éducation chrétienne dans leur famille; d’autres encore ont fait des recherches personnelles (lectures, Internet) avant de faire le « grand saut », et certains vont même déjà à la messe... La diversité des cheminements fait en sorte que, même s’ils demandent tous le même sacrement et cheminent généralement, dans une paroisse donnée, à l’intérieur d’un même groupe, dans les faits, ils ne sont pas tous « au même niveau »…

Au Catéchuménat de Montréal, la préparation sacramentelle des adultes encourage une approche qui combine, tout en les distinguant, catéchèse et accompagnement individuel. La catéchèse, qui consiste à transmettre le contenu de la foi d’une manière structurée, peut être vécue en groupe, en compagnie d’autres personnes qui se préparent à recevoir les mêmes sacrements. Quant à l’accompagnement individuel, il se fait à l’extérieur des heures consacrées à la catéchèse, par une personne reconnue dans son milieu pour sa foi et son engagement ecclésial. Le rôle de l’accompagnateur est d’aider le candidat à discerner la présence de Dieu dans sa vie, en marchant pas à pas avec lui. Ainsi, si le rôle du catéchète consiste essentiellement à transmettre un contenu, celui de l’accompagnateur est d’aider le candidat à voir que la foi n’est pas qu’un contenu doctrinal, mais qu’elle éclaire aussi son vécu personnel.

L’inclusion de l’accompagnement individuel dans la préparation sacramentelle des adultes a été pour moi une heureuse découverte. Pour avoir moi-même été accompagnateur et pour travailler encore aujourd’hui avec des accompagnateurs, je vois tous les fruits que porte une telle approche. Des candidats qui étaient sur le point de quitter leur parcours catéchuménal ont pu persévérer jusqu’au bout grâce au soutien de leur accompagnateur.

Me vient en tête l’exemple d’une catéchumène qui, quinze minutes avant le début de la célébration de l’appel décisif présidée par l’archevêque à la cathédrale de Montréal, est allée voir son accompagnateur pour lui dire qu’elle ne souhaitait plus se faire baptiser… Le moment était critique. Voyant que le temps n’était ni à l’argumentation ni à la démission, il demanda tout simplement à la candidate si elle acceptait qu’ils prennent quelques instants pour prier ensemble. Elle a accepté. Ils sont donc allés prier devant la statue du Sacré-Cœur, et, ensuite, devant celle de sainte Thérèse de Lisieux. Après avoir prié, l’accompagnateur demanda à sa catéchumène : « Et maintenant? Te sens-tu prête à continuer ta démarche, à vivre ton appel décisif? » Rassérénée, elle a répondu oui. Après la célébration, elle a vivement remercié son accompagnateur de l’avoir aidée à continuer et à faire « le bon choix »… Oui, pour les catéchumènes, avoir l’écoute, le soutien et l’accueil d’un accompagnateur individuel, qui est là pour eux quand ça va bien, mais aussi quand ça va mal, constitue un appui précieux.

Lamphone Phonevilay
Adjoint à la directrice de l'Office de l'éducation à la foi pour le catéchuménat
Diocèse de Montréal