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Que nos oreilles entendent, que nos cœurs écoutent!

(Depositphotos)

Récemment, lors d’une retraite de fin de semaine avec des étudiants universitaires, sur le thème de l’Église, j’ai lancé un atelier en leur demandant : qu’est-ce qui vous déçoit ou vous attriste dans l’Église? Qu’est-ce qui vous réjouit et vous garde engagé? Après un temps de silence et de réflexion, les langues se sont déliées. Je garde leurs réponses pour moi. Ce qui m’importa le plus fut l’exercice inouï, de leur propre aveu, de se faire poser de telles questions – et d’être écoutés.

En effet, savons-nous vraiment écouter? Savons-nous pratiquer l’écoute active? Comment mettre en place des activités qui favorisent la prise de parole, dans nos milieux et nos groupes?

Dans ma pratique pastorale d’intervenante auprès de jeunes adultes, les échanges les plus fructueux sont ceux où je donne la parole aux participants, et ce, à divers niveaux. De l’idéation des activités à l’approche d’animation, j’essaie de laisser une place à la voix des participants. Qu’est-ce que cela implique, concrètement, au plan de la vision générale et des attitudes et pratiques? Voici, en vrac, quelques éléments à partir de mon humble expérience.

De quoi discutez-vous en marchant? (Luc 24,17)

Dans une dynamique pastorale d’accompagnement, tout comme Philippe rejoint l’Éthiopien sur sa route ou Jésus rejoint les disciples d’Emmaüs, il me semble préférable de partir de là où sont les gens. Concrètement, cela signifie interroger leur expérience spirituelle et leur parcours de vie, leur demander quelles questions ils portent vis-à-vis la foi et l’Église, et leur demander quelles expériences ils ont le désir de vivre. Leurs réponses peuvent surprendre, parfois en confirmant ou en transformant les intentions de nos programmes d’activités. L’important est qu’ils se sentent partie prenante des activités. Et si les enfants d’un groupe de catéchèse voulaient ramasser les feuilles d’automne chez des aînés du quartier? Est-ce que nous donnons place à l’écoute de leurs idées?

  • Accepter le silence, valoriser la parole partagée et les personnes

Lorsqu’on favorise la prise de parole et qu’on invite à l’introspection, le partage n’est pas immédiatement aisé. Apprivoisons les temps de silence, invitons doucement en décodant le non-verbal des personnes prêtes à briser la glace. Souvent, des participants peuvent s’auto-dévaloriser en qualifiant leur question de naïve : prenons le temps de remercier chacun pour sa parole, rassurons les personnes sur la valeur de leur expérience, autant par ce que nous disons à notre tour que par notre non-verbal (ne pas juger, ne pas grimacer, accueillir en restant neutre…).

  • Se laisser transformer

Se former à l’écoute, c’est aussi apprendre à vivre et intervenir dans le moment présent. L’écoute active signifie entendre la parole de l’autre sans présumer de la suite de ses idées et sans préparer déjà notre prochaine réponse. En écoutant gratuitement, il est possible de capter des nuances, des sous-questions, des hésitations ou des affirmations que l’on peut utiliser pour aller plus loin, pour relancer la personne.

Transformer notre manière d’écouter, c’est donc réformer notre pratique d’intervention. Nous centrer sur l’écoute de l’expérience spirituelle dont témoignent les personnes, c’est entendre l’écho de la Parole et de la rencontre de Dieu dans leur vie. En commençant par-là, nous pouvons les aider, à leur tour, à mieux écouter cette présence qui leur brûle le cœur.

Sabrina Di Matteo
Directrice du Centre étudiant Benoît-Lacroix

Office de catéchèse du Québec

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