Rendre le temps d’intériorisation intéressant
Photo © Josée Richard
Dans le contexte actuel, prendre le temps de s’arrêter et de faire silence ne va pas de soi. Intérioriser, cela s’apprend. À nous d’y aller graduellement avec les personnes qui débutent dans cet apprentissage. Diversifier les approches est aussi une bonne idée.
En catéchèse, on le sait, nous mettons la table à une rencontre. Une rencontre entre nous et les personnes catéchisées et une rencontre avec Christ. « Pour vous, qui suis-je? », dit Jésus. Il sera donc question d’échanges, de contenu et d’activités en vue d’aider à répondre à cette question. Bien entendu, un temps d’introspection permettra d’aller à l’intérieur de soi afin de répondre à la question de Jésus.
Il peut y avoir une certaine gêne, une pudeur pour nous-mêmes catéchètes de prier avec d’autres et devant d’autres, surtout si cela est relativement récent pour nous ou si nous manquons de mots. Un premier conseil serait de faire le point pour soi-même.
Prier, est-ce un exercice facile et courant pour moi?
Prier avec d’autres ou devant d’autres, est-ce facile?Y a-t-il quelque chose qui me dérange ou me rend mal à l’aise?
Pour quelles raisons?
Un deuxième conseil serait d’y aller graduellement avec les personnes que nous catéchisons qui n’ont peut-être pas souvent l’occasion de s’arrêter, de faire silence et d’entrer en soi. Donc, que nos attentes soient réalistes. Par exemple, au tout début, nous pouvons les inviter à un jeu. Oui, à entrer dans un jeu qui se jouera en silence. Pas toujours nécessaire d’avoir l’air grave et triste pour intérioriser et prier.
Qu’est-ce que nous avons l’habitude de privilégier pour ce temps?
Quelles formes pourrait prendre ce temps d’intériorisation?
Un troisième conseil appelle à varier les formes de prière. On connaît celle qui est souvent privilégiée, à savoir les yeux fermés, pénombre et bougie allumée. On peut aussi prier à l’aide d’une musique ou d’une chanson. On peut prier les yeux ouverts en contemplant un objet. Dans la campagne ou le brouhaha de la ville. On peut entrer en soi avec un crayon et un papier. On peut s’arrêter devant un élément de la nature, devant un geste de bonté, devant une réalisation de l’intelligence humaine, même devant la bêtise humaine, ainsi de suite. Bref, tout peut être prétexte à méditer. On gagnera à introduire des temps de prière commune, qu’elle soit spontanée ou non. On peut chanter ensemble, danser. À force de diversifier les voies d’accès à l’intériorisation, les personnes pourront en venir à privilégier celle qui leur convient.
Qu’est-ce que nous aimerions introduire dans ces temps d’intériorisation?
Intérioriser, méditer, prier, cela s’apprend pour les personnes que nous avons à catéchiser et également pour nous, catéchètes. Et cela, à tout âge de la vie.
Mario Mailloux,
chargé de projet
Office de catéchèse du Québec