Deux, un Troisième, et nous!

Corinthiens 13, 11-13
Dimanche de la sainte Trinité (A)
7 juin 2020

(photo © DepositPhotos)

Paul termine sa deuxième lettre aux Corinthiens par une bénédiction où il convoque pour eux de précieux dons divins.

Tout d’abord, il leur souhaite de la part du Seigneur Jésus Christ, sa grâce. Qu’est-ce que la grâce de Dieu, sinon sa présence? Celle-ci atteint son déploiement maximal, inédit et insurpassable en Jésus, Verbe fait chair. Par son Incarnation, il a embrassé la vie des humains jusque dans ses dimensions les plus souffrantes et tragiques.

De la part de Dieu, Paul demande l’amour, autrement dit que Dieu donne ce qu’il est, car, comme l’a exprimé clairement Jean dans sa première lettre, « Dieu est Amour » (1 Jean 4,8.16).

Enfin, Paul aspire à ce que ses frères et sœurs de Corinthe reçoivent la communion de l’Esprit Saint. Ce quelque peu mystérieux Troisième que la Bible désigne comme Souffle œuvre en effet sans cesse à faire déborder vers les êtres humains l’unité et la relation inhérentes à la Trinité. Le Père et le Fils ne s’enferment jamais dans un duo clos sur lui-même, car au plus intime de Dieu, l’Esprit insuffle son dynamisme relationnel toujours prêt à s’élargir aux dimensions du monde.

Entrons dans la danse

Paul répond au don divin qu’il a lui-même reçu en le relayant ; par sa lettre, il se fait présence aimante et bienveillante auprès de ses chers Corinthiens et construit avec eux une communion. Notre vocation, comme celle de Paul, est de participer à la vie relationnelle de Dieu. Entrons donc dans cette joyeuse danse divine ; nous participerons ainsi à un grand mouvement de vie qui a le potentiel de se propager bien plus allègrement que tous les virus du monde.

Anne-Marie Chapleau, bibliste
Professeure à l’Institut de formation théologique et pastorale de Chicoutimi